Phénotypes de résistance aux antibiotiques de Staphylococcus aureus isolées d’hémoculture en soins de ville - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Les soins en ville ont significativement changé au fil du temps, dû notamment à la diminution des séjours en milieu hospitalier entraînant une évolution de l’épidémiologie des infections bactériennes. La résistance aux antibiotiques de Staphylococcus aureus (S. aureus) est surveillée dans les hôpitaux alors qu’elle l’est peu dans la communauté. L’objectif de cette surveillance est d’évaluer la proportion de souches de S. aureus résistantes à la méticilline (SARM) isolées dans les hémocultures en soins de ville et de décrire les différents profils de résistances de ces souches de S. aureus.
Matériels et méthodes |
Du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2018, les antibiogrammes de S. aureus isolés d’hémocultures ont été collectés dans un vaste réseau de laboratoires. Les données administratives et microbiologiques ont été téléchargées par les laboratoires sur une e-plateforme dédiée à la surveillance (e-outil MedQual-Ville). Les souches isolées de patients vivant à domicile ou résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ont été incluses dans l’étude. Les patients hospitalisés ou les échantillons de dépistage ont été exclus. Le taux de résistance aux antibiotiques de S. aureus était le nombre de souches de S. aureus résistantes divisé par le nombre total de souches. Des analyses statistiques ont été effectuées en utilisant le test de Student.
Résultats |
Le nombre total de 504 antibiogrammes de S. aureus ont été inclus, variant de 90 en 2015 (147 laboratoires) à 171 en 2018 (742 laboratoires couvrant 11 régions). La proportion de SARM était de 11 % (n=90) en 2015, 16 % (n=86) en 2016, 11 % (n=157) en 2017 et 10 % (n=171) en 2018 (p non significatif). Les souches de SARM ont été isolées de patients vivant à domicile dans 88 % des cas chaque année (p non significatif).
Parmi les souches de S. aureus sensibles à la méticilline (SASM), 4 % étaient résistantes aux fluoroquinolones en 2015, 3 % en 2016, 2 % en 2017 et 3 % en 2018 (p non significatif). La proportion de SASM résistants à l’érythromycine variait de 12 % en 2015 à 18 % en 2018. Parmi les SARM isolés, 90 % étaient résistants aux fluoroquinolones en 2015, 100 % en 2016, 83 % en 2017 et 65 % en 2018 (p non significatif). La proportion de SARM résistants à l’érythromycine variait de 30 % en 2015 à 11 % en 2018 (p non significatif).
Conclusion |
La bactériémie à S. aureus est une cause importante de morbi-mortalité. Les traitements non optimaux sont associés à de mauvais résultats pour les patients. Dans le but d’optimiser les traitements, les profils de résistance des souches de S. aureus circulant dans la communauté doivent être étudiés. Cette étude suggère que les souches SARM isolées d’hémocultures étaient plus sensibles aux fluoroquinolones et à l’érythromycine au fil du temps.
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Vol 50 - N° 6S
P. S35 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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