Profil épidémiologique, moléculaire et pronostic du cancer du sein au sud de la République du Bénin - 18/09/20
Résumé |
Introduction |
Le cancer du sein est le deuxième cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la première cause de décès par cancer chez la femme dans le monde. Il forme un groupe hétérogène qui présente de nombreuses différences et variabilités tant sur le plan clinique et biologique que pronostic. L’incidence du cancer du sein est plus élevée dans les pays occidentaux mais sa mortalité est relativement plus élevée dans les pays d’Afrique subsaharienne comme la République du Bénin (Afrique de l’Ouest). Notre objectif était de décrire les caractéristiques moléculaires, épidémiologiques et pronostiques des cancers du sein au sud du Bénin.
Méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective à visée descriptive et analytique portant sur les cancers du sein pris en charge sur une période de cinq ans (de novembre 2013 à octobre 2018) dans les hôpitaux de référence du Sud de la République du Bénin. Tous les cas disposaient d’une confirmation histologique et d’une immunohistochimie (récepteurs hormonaux, HER2, index de prolifération) réalisée dans le service d’anatomie pathologique de l’hôpital de Troyes (France) sur automate de type Dako selon un protocole standardisé identique pour tous les prélèvements. Le seuil de significativité a été fixé à 5 % et la méthode de Kaplan–Meier a été utilisée pour évaluer la survie dans les différents groupes pronostics.
Résultats |
Il a été enregistré 263 cas de cancers du sein. Les patientes étaient relativement jeunes avec un âge moyen de 48,8±11,8 ans. Un antécédent familial de cancer du sein était retrouvé dans 11,8 % des cas. Les cancers étaient majoritairement classés aux stades UICC III et IV respectivement 42,2 % et 22,8 %. Le type histologique le plus fréquent était le carcinome mammaire de type non spécifique à 94,7 %. Le type moléculaire majoritaire était le triple négatif (31,9 %) suivi du luminal A (29,7 %), du luminal B (19,0 %), des HER2 surexprimés (9,5 %), du luminal B HER2 (6,5 %), et des non classifiables (3,4 %). La médiane de survie des cancers du sein était de 42 mois avec une survie à cinq ans à 40 %. Les triples négatifs avaient la survie la plus péjorative avec une survie à cinq ans de 17 % (p<0,001).
Conclusion |
Les cancers du sein triple négatifs et ceux survenant chez la femme jeune sont réputés de pronostic péjoratif. Outre l’accès limité aux services de diagnostic et aux traitements opportuns, la fréquence élevée de certains types de cancer associés à un pronostic défavorable pourrait donc expliquer la relative surmortalité observée dans les pays d’Afrique Subsaharienne comme le Bénin.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer du sein, Triple négatif, Profil moléculaire, Pronostic, Afrique
Plan
Vol 68 - N° S3
P. S138 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.