De la survenue d’un accident d’exposition au sang et évaluation des RPS chez les médecins - 27/09/20
Résumé |
Introduction |
Les accidents d’exposition au sang (AES) font partie du risque biologique et représentent un des accidents les plus fréquents dans le monde hospitalier. Une étude a été réalisée afin de chiffrer la survenue et le niveau de déclaration des AES du personnel médical hospitalo-universitaire et d’en étudier les facteurs. En parallèle les risques psychosociaux associés à la survenue et la déclaration des AES ont été analysés.
Méthodes |
Un auto-questionnaire, transmis par courriel à l’ensemble du personnel médical (médecins, chirurgiens, odontologues, pharmaciens), juniors et séniors, de quatre centres hospitalo-universitaires d’une même région française, a permis d’étudier la survenue sur une année des AES, de s’assurer de la déclaration en accident du travail de ceux-ci, ainsi que de rechercher les facteurs qui conditionnent celle-ci.
Résultats |
Au niveau des 4 centres : sur les 1228 répondants, 292 rapportent avoir eu au moins un AES en 2017, représentant 869 AES (séniors : 588 AES - juniors : 281 AES). Les médecins juniors cotent leur anxiété, leur fatigue et leur niveau de « conflit de valeur » comme plus importants et leur autonomie moindre par rapport aux médecins seniors. En moyenne la pression temporelle, le niveau de « conflit de valeur » sont plus élevés pour ceux ayant eu au moins un AES sur l’année écoulée. L’autonomie et la conciliation entre la vie personnelle et professionnelle sont en moyenne meilleures pour ceux n’ayant pas eu d’AES. En analyse univariée, une pression temporelle élevée était significativement liée au risque de survenue d’AES, à l’inverse d’une autonomie élevée et de la faculté à concilier vies personnelle et professionnelle, facteurs protecteurs. Lors de l’analyse quantitative, le niveau de « conflit de valeur » est retrouvé comme facteur de risque significativement associé à la survenue d’AES. Le taux de déclaration des AES est de 18,75 %. Plus des deux tiers du personnel médical ayant eu des AES ne les déclarent pas tous et plus de la moitié n’en déclare aucun. Parmi les risques psychosociaux, aucun n’est associé significativement avec le fait de déclarer les AES.
Conclusion |
Les facteurs psychosociaux influent la survenue des AES mais pas leur déclaration. Supérieur aux données de la littérature, le niveau de sous déclaration mis en évidence parmi le personnel médical hospitalier, pouvant être expliqué par des facteurs sociodémographiques, professionnels ou encore organisationnels nécessite d’analyser avec prudence le taux recensé d’AES en milieu hospitalier.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Accidents exposition au sang, Soignants, Risques psychosociaux
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 465 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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