Entrepôts automatisés à air raréfié : quid des salariés de maintenance ? - 27/09/20
Résumé |
Appauvrir en oxygène (O2) l’atmosphère de locaux en introduisant en continu un gaz inerte permet de diminuer le risque d’incendie ; des entrepôts automatisés utilisent cette technique en abaissant la teneur en O2 jusqu’à 13 %. Une entreprise extérieure (EE) chargée de prestations de maintenance de transstockeurs interroge le médecin du travail pour l’aptitude de ses salariés chargés des interventions. Comment le service de santé au travail interentreprises (SSTI) a initié une démarche de prévention avec l’entreprise suite à cette demande ? Une rencontre entre chargé de prévention, médecin du travail et technicien HSE, a permis de préciser le contexte commercial client/prestataire, l’antériorité du sujet et de rappeler les conséquences du travail en air raréfié sur la santé. Pourquoi l’antériorité du sujet ? En 2009, une évaluation de la charge physique de cette activité dans un entrepôt en atmosphère normale a montré un niveau très élevé de pénibilité lors des montées et descentes d’échelle à crinoline avec harnais à 27 mètres, de l’utilisation de palans ou dans des postures difficiles. Les valeurs s’améliorent nettement avec l’usage d’un matériel d’adduction d’air mais celui-ci gêne les déplacements. Cette étude avait alors convaincu le client d’organiser la maintenance en ramenant temporairement le taux d’O2 à 19 %. En 2019, les nouveaux acteurs de l’entreprise ignoraient le motif de cette décision. Comment avons-nous accompagné le repérage des situations dangereuses ? Pour recueillir les informations nécessaires, nous prévoyons la prise de contact du médecin du travail avec son confrère de l’entreprise utilisatrice et la rencontre du préventeur avec son homologue du site client. En parallèle, nous contactons un expert de l’INRS pour obtenir des données techniques et juridiques à jour. Cette approche, suivie en CHSCT, a permis à l’entreprise de valider un mode opératoire et des formations adaptées pour les salariés intervenants, l’élaboration d’un plan de prévention avec l’entreprise utilisatrice (EU) et les interventions se dérouleront avec un taux d’O2 maîtrisé entre 17 et 19 %. Ainsi le travail collaboratif entre deux SSTI, les préventeurs des EU et EE a permis de résoudre le problème de l’EU qui exigeait une maintenance assurée à 14 % d’O2 et donc de passer d’un sujet de relation client à un sujet de protection de la santé des salariés EE et EU. Ce retour d’expérience montre qu’une question d’aptitude médicale aboutit à la mise en œuvre d’une stratégie de prévention en multidisciplinarité et en coopération avec les deux entreprises. Proche du terrain, avec une vision globale des situations, le SSTI permet aux entreprises, notamment aux TPE, d’initier des démarches de prévention pragmatiques et concertées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Air appauvri en oxygène, Maintenance de transstockeurs, Charge physique
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 657 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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