Facteurs organisationnels, contraintes de l’environnement professionnel et conduite tabagique - 27/09/20
Résumé |
Introduction |
La consommation tabagique est un facteur de risque majeur pour de nombreuses pathologies. Elle est influencée par différentes caractéristiques de la population étudiée notamment la catégorie socioprofessionnelle. À ce jour, les déterminants du comportement de fumer ne sont pas bien compris notamment la part des contraintes professionnelles dans la conduite tabagique.
Objectifs |
Évaluer l’association entre les facteurs professionnels, le comportement tabagique et la motivation à l’arrêt du tabac chez une population des employés tunisiens dans le bâtiment et les travaux publics.
Matériels et méthodes |
L’étude était menée auprès des employés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics sous l’affiliation d’un bureau de contrôle technique des constructions. Les participants remplissaient un questionnaire administré par un enquêteur préalablement formé. Ce questionnaire avait comporté quatre parties relatives aux caractéristiques socioprofessionnelles, les habitudes tabagiques, l’évaluation de la motivation à l’arrêt du tabac par l’échelle d’Évaluation à l’Arrêt du Tabac et l’évaluation du stress d’origine professionnelle à l’aide du questionnaire de Karasek.
Résultats |
Un total de 174 salariés a participé à l’enquête. Cet échantillon comportait 55,7 % des fumeurs et 18,4 % des ex-fumeurs. La majorité (74,1 %) des participants étaient des employés sur site. Les sujets d’activités bureautiques représentaient 25,9 %. La consommation du tabac était significativement dépendante du sexe (p=0,00). Les sujets de sexe masculin avaient un risque de 2,42 d’être tabagique avec IC à 95 % [2,02 à 2,91]. Le tabagisme était fortement lié au travail en exode (p=0,002) (odds ratio de 2,34 avec IC à 95 % [1,17–4,69]), au travail sur site (p=0,000) (odds ratio de 7,88 avec IC à 95 % [3,71–16,74]) et au grade (p=0,000). L’évaluation de la situation des salariés selon le modèle de Karasek trouvait qu’une forte demande psychologique, une faible latitude décisionnelle et un manque du soutien social étaient repérés respectivement dans 87,9 %, 63,2 % et 60,9 % des cas. Aucune association significative n’était observée entre un stress élevé au travail et l’intensité de l’intoxication tabagique (être gros fumeurs) ou la faible motivation au sevrage.
Conclusion |
Cette étude n’établit pas le stress au travail comme un facteur déterminant de la consommation tabagique. Quoique, l’évaluation de la part des contraintes professionnelles dans l’attitude tabagique était l’objectif de plusieurs études. Des différentes mesures de stress au travail (demande/contrôle) étaient utilisées. Par conséquent, les résultats pourraient ne pas être comparables, et donc, il peut être difficile d’arriver à une conclusion définitive.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Tabagisme, Stress au travail, Organisation du travail, Secteur du bâtiment et des travaux publics
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 723 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?