L’eczéma de contact systémique (ECS) est une réaction d’hypersensibilité retardée, secondaire à l’exposition systémique à un allergène chez un sujet antérieurement sensibilisé. Malgré l’usage très répandu du cuivre, les cas d’ECS à ce métal sont très rares.

À partir d’un cas d’ECS survenant suite à la pose d’un dispositif intra utérin (DIU) au cuivre, nous avons réalisé une revue systématique de la littérature sur PubMed en croisant les mots clés : eczéma, cuivre, DIU. La sélection des articles et les recherches complémentaires à partir de références bibliographiques ont été effectuées indépendamment par 2 auteurs. Onze articles étaient inclus, colligeant un total de 12 cas.

Il s’agissait d’une patiente âgée de 41 ans, qui présentait depuis un an, des lésions cutanées récurrentes, prurigineuses, partiellement améliorées par les dermocorticoïdes et les antihistaminiques, apparues 3 mois après la pose d’un DIU au cuivre. L’examen dermatologique objectivait des lésions vésiculeuses et érythémateuses au niveau des paumes des mains. Des papules et des nodules étaient trouvées au niveau du dos, des cuisses et des avant-bras. La biopsie cutanée montrait une spongiose épidermique avec exocytose lymphocytaire, un infiltrat inflammatoire, péri-vasculaire, du derme superficiel et profond, fait de lymphocytes et de polynucléaires éosinophiles. Le diagnostic d’un ECS au cuivre était suspecté. Le retrait du DIU était associé à la disparition complète des lésions cutanées. Les tests épicutanés confirmaient la sensibilisation au cuivre.

Cette observation illustre un cas d’ECS au cuivre suite à la pose d’un DIU. Les ECS aux implants métalliques (prothèse orthopédique ou dentaire, DIU) sont rapportés avec comme principal allergène, le nickel. Le cuivre est un métal à faible potentiel sensibilisant. Il est rarement impliqué dans les allergies de contact et systémique. Une revue systématique de la littérature nous a permis de colliger 12 cas d’ECS secondaire à un DIU au cuivre. Dans notre observation et les cas de la littérature, le retrait du DIU était associé à la disparition complète des lésions cutanées. Les signes généraux étaient associés à l’atteinte cutanée dans 2 cas (douleurs abdominales, arthralgies). Les patch-tests avaient confirmé la sensibilisation au sulfate de cuivre dans tous les cas. L’allergie systémique est expliquée par la libération d’ions de sulfate de cuivre dans la muqueuse avoisinante suite à des phénomènes de micro-érosions. Les ions traversent les membranes biologiques et réagissent avec les protéines natives pour former un complexe antigénique, induisant une réaction d’hypersensibilité retardée. L’éviction de l’allergène est la base du traitement et une autre méthode contraceptive devrait être envisagée.