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Réponse prolongée d’un carcinome épidermoïde cutané métastatique réfractaire avec l’association cétuximab/pembrolizumab - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.208 
C. Hober 1, 2, , P. Jamme 1, 2, E. Desmedt 1, A. Greliak 1, 2, L. Mortier 1, 2
1 Onco-dermatologie, CHU de Lille 
2 Université de Lille, Lille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le carcinome épidermoïde cutanée (CEC) représente la seconde tumeur cutanée la plus fréquente avec une évolution métastatique dans 5 % des cas. À ce jour, la prise en charge du CEC localement avancé ou métastatique repose soit sur une chimiothérapie à base de sels de platines plus ou moins combinée à une thérapie ciblée anti-EGFR soit sur une immunothérapie par anti-PD1. Bien que les anti-PD1 offrent des taux de réponses plus élevés, celles-ci restent inconstantes pouvant mener à des impasses thérapeutiques.

L’association anti-EGFR/anti-PD1 a montré récemment des résultats encourageants dans un essai de phase II sur le CE ORL par une possible synergie avec des réponses prolongées que nous illustrons à nouveau dans ce cas clinique.

Observations

Un homme de 65 ans présentait un CEC sus-claviculaire droit traité par chirurgie et radiothérapie adjuvante fin 2016. Un an plus tard, l’évolution était émaillée d’une récidive locale et ganglionnaire cervicale. Une 1re ligne par carboplatine/cétuximab était initiée avec évolution défavorable après 5 cures motivant l’introduction d’une 2e ligne par pembrolizumab en juin 2018. En juillet 2018, une progression était constatée, confirmée en septembre 2018 avec une majoration de l’impotence fonctionnelle et l’apparition de névralgies intenses suite à un envahissement du plexus brachial.

Il était alors initié une association cétuximab (J1)/pembrolizumab (J7)/3 semaines. Dès décembre 2018, une réponse partielle était observée associée à une franche amélioration clinique. En juin 2019, la TEP ne montrait pas de signe d’activité métabolique suggérant une réponse complète. À un an, sur le dernier bilan de mai 2020, la réponse complète persistait.

Discussion

Nous rapportons l’observation d’un patient avec CEC métastatique présentant une réponse complète et durable sous association anti-EGFR/anti-PD1 après échec successif de ces derniers suggérant une possible synergie.

Outre l’inhibition du récepteur EGFR et des voies de signalisation en aval, des données précliniques ont suggéré que les anti-EGFR sont capables de stimuler la réaction immunitaire anti-tumorale via l’activation des cellules NK et le recrutement et l’activation des cellules T cytotoxiques. Cependant cette stimulation active des processus de rétrocontrôle négatif via notamment l’augmentation d’expression des molécules PD-1, PD-L1 et CTLA-4. Ainsi en bloquant la voie PD-1/PD-L1 ou CTLA-4, la synergie observée pourrait s’expliquer par une levée de ces rétro-contrôles négatifs. Par ailleurs, en enrichissant le micro-environnement tumoral d’effecteurs cytotoxiques, les anti-EGFR offrent un terrain propice à l’efficacité de l’immunothérapie.

Conclusion

Par un probable effet synergique sur le système immunitaire, la combinaison anti-EGFR/anti-PD1 pourrait être une option thérapeutique prometteuse dans le CEC localement avancé ou métastatique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anti EGFR, Anti PD1, Carcinome épidermoïde cutané


Plan


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Vol 147 - N° 12S

P. A182-A183 - décembre 2020 Retour au numéro
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