Caractéristiques cliniques et facteurs de risque d’infections au cours du lupus érythémateux systémique - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
Les patients atteints d’un lupus érythémateux systémique (LES) sont sujets à développer des infections parfois graves, du fait de l’immunodépression engendrée aussi bien par les traitements reçus que par la maladie elle-même. De plus, Les infections au cours du LES représentent l’une des principales causes de morbi-mortalité. L’objectif de notre travail était d’étudier le profil clinique, paraclinique et évolutif des infections présentées par les patients lupiques suivis dans notre service et de le comparer à celui des patients lupiques n’ayant jamais présenté d’épisode infectieux au cours de leur suivi.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective, descriptive et analytique sur une période de 20 ans [1999–2019], colligeant les dossiers des patients suivis pour un LES. Le diagnostic du LES a été retenu selon au moins 4 critères de l’American College of Rheumatology (ACR) de 1997. L’étude analytique a comparé deux groupes : le groupe 1 (G1) incluait les patients ayant présenté au moins un épisode infectieux au cours de leur suivi. Le groupe 2 (G2) incluait les patients n’ayant jamais manifesté d’infection.
Résultats |
Cent patients ont été retenus. Le genre ration (H/F) était de 0,14. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 34,6 ans (extrêmes : 15 et 66). La durée moyenne du suivi était de 95,5 mois [1–278]. Cinquante-trois patients (53 %) ont présenté au moins un épisode infectieux durant leur suivi. Le nombre maximal d’infections par patient était de six. Nous avons relevé au total 78 épisodes infectieux, répartis comme suit : dix infections virales (12,8 %) (9 épisodes de zona et 1 épisode d’herpès circiné), une infection parasitaire (1,3 %) (Leishmaniose cutanée) et 67 infections bactériennes (85,9 %) dont quatre étaient à germes spécifiques : tuberculose pulmonaire (n=2), tuberculose neuro-méningée (n=1) et brucellose (n=1). Les infections bactériennes à germes non spécifiques étaient réparties en : une cystite (24 cas), une pneumopathie (18 cas), une infection cutanée (13 cas), une infection de la sphère oto-rhino-laryngologique (4 cas), une pyélonéphrite (2 cas), une infection gynécologique en post-partum (1 cas) et une arthrite septique (1 cas). Quinze pour cent de ces infections ont déclenché une poussée de la maladie lupique. Dix-neuf pour cent ont nécessité une hospitalisation. Six pour cent se sont compliquées d’un sepsis sévère, et 5 % ont nécessité une prise en charge en milieu de réanimation. L’évolution était défavorable dans 3 cas, se soldant par le décès des patients. L’étude analytique a conclu à un ensemble de facteurs de risque de survenue d’une infection chez nos patients lupiques : les atteintes rénale et neurologique (G1 : 52,8 % vs G2 : 27,7 %, p=0,009 et G1 : 22,6 % vs G2 : 6,4 %, p=0,021 respectivement), la consommation des fractions C3 et C4 du complément (p=0,014 et p=0,038) ainsi que le traitement par une corticothérapie à une dose supérieure à 7,5mg/j d’équivalent prednisone ou par un immunosuppresseur (p=0,01 et p=0,01). Par contre, les mauvaises conditions socioéconomiques n’étaient pas corrélées à un risque accru d’infections.
Conclusion |
Conformément aux données de la littérature, plus que la moitié de nos patients lupiques ont présenté au moins un épisode infectieux au cours de leur suivi évolutif. La prédominance des infections bactériennes était nette. Globalement, les facteurs cliniques, biologiques et thérapeutiques de sur-risque infectieux étaient comparables à ceux décrits auparavant par d’autres auteurs.
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Vol 41 - N° S
P. A140 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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