La neuropathie diabétique dans sa forme douloureuse est la cause la plus fréquente de douleurs neuropathiques chroniques avec un impact fonctionnel considérable. Un consensus de prise en charge est nécessaire.

L’objectif de ce travail est de décrire les différents aspects cliniques des neuropathies diabétiques douloureuses et évaluer la réponse aux différentes thérapeutiques proposées.

Étude rétrospective descriptive et analytique incluant les patients suivis au centre de traitement de la douleur pour une neuropathie diabétique douloureuse de janvier à décembre 2019. Les caractéristiques liées au terrain, à la maladie de fond (diabète), et à la neuropathie ont été relevées et étudiées. Les patients n’ayant pas un recul de plus de 9 mois ont été exclus de l’étude analytique.

Trente-cinq patients d’âge moyen 56,4±12 ans, sex-ratio 0,51. Durée d’évolution du diabète 9,41 [2 ;19]. Distribution longueur-dépendante : 84,3 %. Atteinte motrice associée : 39,8 %. DN4 moyen 5,29±1,7 ; 42,4 % sous ADT, 84,8 % prégabaline (plus de 300mg), 41,4 % opioïdes. L’indice global d’amélioration (IGA) : 27,3 % à 3 mois, 43,3 % à 6 mois et 45 % à 9 mois indépendamment des traitements (p=0,96). Corrélation IGA/valeur initiale du DN4 (p=0,04). Aucune corrélation entre IGA et sexe, âge, durée d’évolution, phénotype, troubles moteurs.

Si la distribution longueur-dépendante est la plus typique, elle ne s’applique pas à toutes les neuropathies diabétiques : un facteur associé doit être éliminé. L’atteinte motrice est souvent méconnue à la primo-consultation. Sa recherche demeure impérative (39,8 % dans notre série) car elle aggrave le pronostic. Les thérapeutiques se valent et la réponse globale reste modérée malgré les associations. L’équilibre du diabète est la pierre angulaire de la prise en charge.

La neuropathie diabétique est une complication évolutive redoutable avec un retentissement socioéconomique profond. La prise en charge multidisciplinaire est indispensable car la douleur n’est que la partie émergente de l’iceberg.