Facteurs associés aux profils alimentaires petit ou gros mangeur : analyse complémentaire de la cohorte PEDIANUT - 14/04/21
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Vingt-cinq à 45 % des parents décrivent avoir déjà eu des difficultés alimentaires avec leur enfant, dont seuls 5 à 10 % nécessiteraient une prise en charge intensive [1 ]. La classification DSM-5 étant peu adaptée à l’enfant, une autre façon de décrire un comportement alimentaire est de distinguer des profils cliniques généraux de « petit mangeur » ou « gros mangeur ». L’objectif de cette étude complémentaire réalisée sur la base de données Pedianut (Prévalence des troubles du comportement alimentaire TCA de l’enfant et de l’adolescent) était de rechercher si des facteurs sociodémographiques et/ou médicaux étaient associés aux profils observés.
Matériel et méthodes |
À partir de la cohorte Pedianut (401 enfants âgés de 0 à 18 ans ayant fait l’objet d’une recherche systématique de TCA), les données sociodémographiques et antécédents personnels et familiaux des enfants ont été étudiés selon 4 tranches d’âge (0–1 an, 1–6 ans, 6–12 ans, 12–18 ans). Les informations collectées sur le comportement alimentaire ont permis, à l’aide de grilles pré-définies, de définir des profils « petit mangeur » ou « gros mangeur ». Les variables qualitatives ont été comparées en utilisant le test de Chi2. Le test était significatif pour p<0,05.
Résultats et analyse statistique |
On retrouvait 19,9 % de profils « petits mangeurs », prédominant chez les 1–6 ans, et 24,9 % de profils « gros mangeurs », prédominant chez les 12–18 ans (p<0,0001). Sur l’ensemble de la cohorte, les profils « petits mangeurs » étaient associés aux antécédents de non-allaitement, maladie chronique, antécédents psychologiques (p<0,05). Sur la tranche d’âge 1–6 ans les profils « petits mangeurs » étaient associés aux retards de langage, sur la tranche d’âge 1–12 ans à la présence de troubles sensoriels, et chez les 12–18 ans aux antécédents familiaux de TCA (p<0,05). Sur l’ensemble de la cohorte les profils « gros mangeurs » étaient associés au fait d’avoir des parents séparés, d’être l’aîné d’une fratrie, et d’être de sexe masculin (p<0,05).
Conclusion |
Cette analyse sémiologique des TCA basée sur des profils de consommation alimentaire offre une alternative pragmatique aux limites de la classification DSM-5 chez l’enfant. L’analyse des facteurs associés aux profils petits et gros mangeurs dégage des pistes de recherche de facteurs de risque de comportement alimentaire. Ces résultats préliminaires doivent être confirmés par des études prospectives menées sur de plus grandes cohortes.
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Vol 35 - N° 1
P. 65 - avril 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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