Étude comparative entre la spondylodiscite tuberculeuse et à pyogène - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
Une augmentation de l’incidence des spondylodiscites infectieuses a été rapportée ces dernières années. Identifier le germe en cause permet de diriger le choix thérapeutique. À défaut, une présomption épidémiologique, clinique et radiologique permet au clinicien de retenir le diagnostic. L’objectif de notre étude était de comparer la présentation clinique de la spondylodiscite tuberculeuse (ST) et de la spondylodiscite à pyogène (SP), ainsi que l’évolution sous traitement.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective incluant tous les patients hospitalisés pour une ST et une SP au service des maladies infectieuses entre 1994 et 2018.
Résultats |
Au total, nous avons colligé 116 cas, répartis entre 73 cas de ST (62,9 %) et 43 cas de SP (37,1 %). Les femmes étaient significativement plus atteintes de ST (56,2 % vs 34,9 % ; p=0,02). Un antécédent de diabète était plus fréquent en cas de SP (39,5 % vs 4,1 % ; p<0,001). Les patients atteints de ST étaient essentiellement d’origine rurale (76,4 % vs 55,8 % ; p=0,02) et consommaient plus fréquemment du lait cru (49,3 % vs 27,9 % ; p=0,02). Les signes cliniques notés en cas de ST comparativement aux SP étaient des sueurs nocturnes (47,9 % vs 25,6 % ; p=0,01), un amaigrissement (50,7 % vs 30,2 % ; p=0,03) et une altération de l’état générale (50,7 % vs 32,6 % ; p=0,05). La température élevée (79,1 % vs 45,2 % ; p<0,001) et les frissons (27,9 % vs 5,5 % ; p=0,001) étaient plus fréquents en cas de SP avec une différence statistiquement significative. La localisation dorsale était significativement associée à la ST (54,5 % vs 28,2 % ; p=0,009) et la localisation lombaire était significativement associée à la SP (74,4 % vs 47 % ; p=0,006). La présence d’un abcès des parties molles (43,8 % vs 5,6 % ; p=0,005) et d’une compression médullaire (58,3 % vs 34,4 % ; p=0,03) était significativement plus fréquente en cas de ST. Associé au traitement médical, un drainage d’abcès était indiqué plus fréquemment lors de la ST (21,1 % vs 4,8 % ; p=0,01). L’évolution de la maladie était favorable en cas de ST (81,3 %) et de SP (80 %) sans différence statistiquement significative (p>0,05). Des séquelles à type de déformation rachidienne était significativement plus fréquentes en cas de ST (34,5 % vs 6,7 % ; p=0,004).
Conclusion |
Un faisceau d’argument permet d’évoquer l’étiologie tuberculeuse ou à pyogène. Mais, la réalisation d’une biopsie disco-vertébrale s’avère indispensable pour un diagnostic de certitude, surtout quand les hémocultures sont négatives.
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Vol 42 - N° S1
P. A126 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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