Les adipocytes interviennent dans la production des cytokines pro-inflammatoires. L’effet de l’obésité sur les cytokines de l’inflammation au cours de la spondyloarthrite (SPA) est peu étudié. L’objectif de notre travail était d’étudier l’effet de l’obésité sur les interleukines pro-inflammatoires SPA.

Nous avons mené une étude transversale incluant les patients ayant une spondyloarthrite répondant aux critères ASAS 2009 (Assessement SpondyloArthritis International Society 2009). Pour chaque patient nous avons recueilli les paramètres suivants : âge, phénotype de la SPA, tour de taille (TT), indice de masse corporelle (IMC) et l’activité de la maladie en utilisant les scores Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index (BASDAI) et l’Ankylosing Spondylitis Disease Activity Score (ASDAS-CRP). Nous avons aussi dosé les taux des paramètres inflammatoires : la vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C-réactive (CRP) ainsi que les interleukines de l’inflammation : interleukine 1 (IL-1), IL-6, IL-8, IL-17, IL-22 et IL-23. L’obésité est définie par un IMC supérieur ou égale à 30kg/m². L’obésité androïde est définie par un tour de taille >94cm pour les hommes et >80cm pour les femmes.

Il s’agissait de 33 hommes 5 cinq femmes. L’âge moyen était de 45,43±12,47 ans. L’âge moyen au début de la maladie était de 35,57±11,64 ans. La durée d’évolution moyenne de la SPA était de 9,54±8,7 ans. Une spondyloarthrite axiale radiographique a été noté dans 80,6 % des cas (n=58), une atteinte périphérique a été associée dans 26,4 % des cas (n=19) et isolée dans 19,4 % des cas (n=14). Un psoriasis a été noté dans 36,1 % des cas (n=26). Le BASDAI et l’ASDAS-CRP moyens était à 3,76±2,12 et 2,89±1,24, respectivement. L’IMC moyen était de 25,09±4,9kg/m² le TT moyen était de 87,5±11,51cm. Une obésité a été objectivée dans 7 cas et une obésité androïde dans 13 cas. La VS et la CRP moyennes étaient 41,03±33,93mm/h et 29,61±40,34mg/L, respectivement. Les concentrations sériques moyennes des interleukines 1 et 6 étaient à 11,64±25,08pg/dL et 25,27±47,98pg/dL. Le taux moyen de l’IL-8 était à 15,2±22,2pg/dL. Les concentrations moyennes des interleukines 17 et 22 étaient à 11,36±85,33pg/dL et 39,56±29,31pg/dL, respectivement. Le taux moyen de l’IL-23 était à 20,36±16,7pg/dl. Le taux sérique de l’IL-8 était significativement plus élevé chez les patients obèses (18,48±11,6 vs 14,46±24,04pg/dL, p=0,019). De même, les patient ayant une obésité androïde avaient un taux d’IL-22 significativement plus élevé (55,65±38,2 vs 31,2±19,54pg/dL, p=0,011). Néanmoins, aucune corrélation n’a été retrouvée entre le taux des interleukines et ces paramètres suivants : le poids, la taille, l’IMC, le tour de taille et l’activité de la maladie.

Notre étude concordait avec celle de Kanimaru et al. Qui avaient montré que les taux d’IL-22 étaient associé à l’obésité au cours des spondyloarthrite [1Kanemaru K., Matsuyuki A., Nakamura Y., Fukami K. Obesity exacerbates imiquimod-induced psoriasis-like epidermal hyperplasia and interleukin-17 and interleukin-22 production in mice Exp Dermatol 2015 ;  24 (6) : 436-442 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Nous avons aussi mis en évidence l’association de l’obésité au taux sérique d’IL-8. Nos résultats suggèrent que l’obésité contribue dans l’inflammation via les adipocytes au cours de la SPA [2Eder K., Baffy N., Falus A., Fulop A.K. The major inflammatory mediator interleukin-6 and obesity Inflamm Res 2009 ;  58 (11) : 727-736 [cross-ref]

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