Calcinose cutanée au cours d’un syndrome de Cushing : une cause rare d’ulcère de jambe - 11/06/21
Résumé |
Introduction |
L’ulcère de jambe est un symptôme de diverses pathologies. Il est rarement secondaire aux calcinoses cutanées, vues souvent au cours de l’insuffisance veineuse, du lupus, de la sclérodermie et de la dermatomyosite. À notre connaissance, l’association de la calcinose cutanée à un syndrome de Cushing chez un Homme n’a jamais été rapporté dans la littérature, quoiqu’elle est fréquence chez les chiens.
Observation |
Nous rapportons le cas d’une femme de 33 ans, suivie pour une maladie de Cushing, ayant présenté un ulcère arrondi, propre, douloureux de la jambe droite, surmonté de multiples calcifications blanchâtres. Les radiographies osseuses ont montré de multiples calcifications sous cutanées des 2 jambes. La biopsie cutanée a montré une panniculite calcifiante avec élimination transépidermique du matériel calcifié. Le bilan biologique : calcémie, phosphorémie, créatinine, AAN, CPK étaient normaux. La TDM CTAP était sans particularités. La patiente a bénéficié d’une surrénalectomie bilatérale et a été mise sous hydrocortisone 30mg/j. Elle a été mise également sous bisphosphonate 70mg/semaine en association avec la colchicine à raison de 1mg/jour avec une cicatrisation complète de son ulcère ainsi qu’une régression de la calcinose sous cutanée à la radiographie osseuse.
Discussion |
Malgré que la majorité des ulcères de jambe provienne des causes vasculaires, les causes plus rares devraient être considérées, comme la calcinose cutanée, qui correspond à des dépôts d’hydroxyapatite, forme cristalline du phosphate de calcium, dans la peau. Selon le mécanisme pathogénique impliqué, on distingue la calcinose dystrophique, la calcinose métastatique, la calcinose idiopathique et la calcinose iatrogène. La calcification dystrophique est la cause la plus fréquente et est associée principalement aux connectivites : la sclérodermie systémique, la dermatomyosite, le lupus. Plus rarement elle est associée à la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome de Sjögren et la porphyrie cutanée tardive. À notre connaissance, nous rapportons le premier cas humain associant une calcinose à une maladie de Cushing. Cette association est rapportée dans la littérature chez les chiens et les chinchillas qui développent une calcinose en réponse à l’hyperadrénocorticisme endogène. Toutefois, sa pathogénie n’est pas encore connue. Deux cas rapportant un ulcère de jambe secondaire à une calcinose sont décrits dans la littérature, l’un au cours d’une sclérodermie et l’autre au cours d’une arthrite rhumatoïde. La calcinose idiopathique, une forme rare, reste un diagnostic d’élimination.
Conclusion |
La calcinose reste une cause rare de l’ulcère de jambe. Son association au syndrome de Cushing est bien connue dans la littérature chez les chiens, mais pas chez l’Homme. Le diagnostic et le traitement précoce de celle-ci permettra une cicatrisation de l’ulcère et une éviction des complications telle que l’ossification et les déformations articulaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 42 - N° S1
P. A203 - juin 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?

