Au cours de la COVID-19, le risque de forme grave et de décès est 4 à 12 fois plus élevé chez les hémodialysés chroniques. Or, la prise en charge des formes graves de la COVID-19 dans les pays à ressources limitées est problématique, ce qui pourrait contribuer à une surmortalité de cette population dans ces zones. Notre objectif était d’analyser la mortalité avant et pendant la pandémie à SARS-CoV2 dans un centre d’hémodialyse d’Afrique subsaharienne.

Nous avons mené une étude rétrospective incluant tous les patients hémodialysés chroniques décédés du 1^er janvier 2018 au 31 avril 2021. Le premier cas de COVID-19 a été notifié le 1^er avril 2020. La période avant la pandémie allait du 1/1/2018 au 31/03/2020 (27 mois) et celle de la pandémie du 1/4/2020 au 30/04/2021 (13 mois).

Nous nous sommes intéressés aux données sociodémographiques et aux causes présumées de décès. Les cas COVID-19 étaient des infections confirmées ou suspectées à SARS-CoV2.

Des 479 hémodialysés chroniques enregistrés pendant la période d’étude, 267 sont décédés. La majorité était des hommes (63 %, n=168), l’âge moyen était de 46,7±14,23 ans et 40 % (n=106) étaient en dialyse depuis<3 mois. Les patients décédés pendant la pandémie étaient plus âgés (50,3±12,7 vs 44,5±14,8 ans p=0,002). Les taux de mortalité annuel étaient respectivement de 19,4 % et 30,18 % avant et pendant la pandémie. Avant la pandémie, les sepsis sur cathéter (n=27), l’abandon de la dialyse (n=22) et les décès cardiovasculaires (n=19) étaient les principales causes de décès. Pendant la pandémie, la COVID-19 (n=39), les sepsis sur cathéter (n=11) et les décès cardiovasculaires (n=10) étaient les plus fréquents. Cette différence était significative (p<0,001).

La pandémie à SARS-CoV2 est associée à une surmortalité en hémodialyse chronique dans notre contexte.