L’acné fulminans peut être induite par l’introduction d’un traitement par isotrétinoïne, notamment chez le garçon présentant une acné rétentionnelle. La prise en charge repose sur une corticothérapie forte dose avec la réduction posologique ou l’arrêt de l’isotrétinoïne suivi d’une reprise à faible dose. Les thérapeutiques en cas d’échec ou de corticorésistance/corticodépendance sont limitées et non consensuelles. Nous rapportons 3 observations de patients ayant présenté une acné fulminans corticodépendante induite par l’isotrétinoïne traitée par infliximab.

Le premier patient a présenté une acné fulminans sous isotrétinoïne 10mg à l’âge de 13 ans. Il a reçu un traitement par infliximab 6mg/kg, toujours en cours avec 8 perfusions reçues. Le patient a arrêté spontanément la corticothérapie orale au moment de l’introduction de l’anti-TNF, sans reprise par la suite. La reprise de l’isotrétinoïne n’a pas été tentée.

Le deuxième patient a débuté une acné fulminans induite par isotrétinoïne à 15 ans. Il a été traité par infliximab 5mg/kg et la corticothérapie a été sevrée en 5 mois. L’isotrétinoïne n’a pas été reprise et l’infliximab est poursuivi à l’heure actuelle avec 6 cures réalisées.

Le dernier patient a développé une acné fulminans sous isotrétinoïne 30mg à 18 ans. Il a reçu un traitement par infliximab 5mg/kg, pendant 10 mois avec un relais par adalimumab. L’isotrétinoïne a été réintroduite à 5mg/jour mais mal tolérée, motivant une augmentation des doses de corticoïdes, puis l’arrêt définitif après 11 mois.

Nous avons évalué de manière rétrospective la sévérité de l’acné avec le score IGA acné sur les photographies au moment de l’introduction de l’infliximab et à S14.

Nos trois patients avaient un score initial IGA 5. Le premier et le troisième avaient un IGA à 2 à S14. Concernant le troisième, l’IGA à S14 était à 3. Le traitement par infliximab a été bien toléré.

Le traitement de l’acné induite par isotrétinoïne n’est pas optimal avec des complications de la corticothérapie et une difficulté fréquente à la réintroduction de l’isotrétinoïne. De plus, un traitement rapide et efficace est nécessaire pour limiter la rançon cicatricielle. Les anti-TNF notamment l’infliximab ont déjà été étudiés dans des formes d’acné sévère, conglobata ou fulminans, mais les modalités pratiques restent à préciser.

En conclusion le traitement par anti-TNF apparaît comme une alternative thérapeutique efficace et bien tolérée dans les cas d’acné fulminans corticodépendante induite par l’isotrétinoïne.