Histoplasmoses cutanées de présentation clinique et histologique pseudo tumorale : 2 cas - 20/11/21
Résumé |
Introduction |
Les histoplasmoses cutanées (HC) sont les mycoses opportunistes d’importation les plus fréquentes en France métropolitaine, notamment chez le patient VIH. Il existe 2 variants : Histoplasma capsulatum var capsulatum et var duboisii. La contamination se fait via l’inhalation de spores aéroportées présentes dans les excréments d’oiseaux ou de chauves-souris. La lésion élémentaire est une ulcération granulomateuse ou végétante cutanéo-muqueuse, mais des atteintes pulmonaires et multiviscérales sont possibles. Nous rapportons 2 cas d’HC à H. capsulatum var capsulatum de présentation clinique trompeuse, évocatrice de carcinome épidermoïde cutané (CE).
Matériel et méthodes |
Cas no 1 : Mr A, 71 ans, diabétique, adressé pour une suspicion de CE de la verge devant une ulcération préputiale chronique associée à une AEG, une dysphonie et des troubles digestifs. Après élimination d’un herpès, d’une syphilis et d’une donovanose, un CE de la verge était suspecté. Le bilan d’extension (TDM, endoscopie ORL et digestive devant l’AEG) trouvait une ulcération colique et de la corde vocale. L’anatomopathologie des 3 lésions ne révélait pas de prolifération maligne mais un infiltrat histiocytaire organisé en granulomes comme décrit dans les HC. La PCR et le Grocott étaient positifs avec identification de levures dans les macrophages. Un traitement IV par amphotéricine B était instauré pendant 10jours relayé par itraconazole pour 1 an. L’évolution était favorable à 3 mois. Cas no 2 : Mr. M, 30 ans, séropositif VIH avec 34 CD4/mm3, consultait pour une lésion ulcéro-croûteuse de la lèvre évoluant depuis 2 mois. Les hypothèses diagnostiques étaient infectieuses (HSV, syphilis, leishmaniose) ou tumorale. Le bilan d’extension (TDM corps entier) était négatif. L’histologie montrait une prolifération épidermique pseudo carcinomateuse et un infiltrat granulomateux sous-jacent. L’analyse mycologique (Grocott et PCR) retrouvait une HC à Histoplasma capsulatum var capsulatum. L’évolution était spontanément favorable parallèlement à la restauration immunitaire sous trithérapie. Une surveillance rapprochée était instaurée.
Discussion |
Si dans le cas no 1 à la présentation clinique inquiétante, l’histologie granulomateuse fut l’élément clé du diagnostic, dans le second cette dernière demeurait compatible avec une prolifération épithéliomateuse. Le traitement systémique est nécessaire lorsque l’atteinte est multiviscérale (1ercas) mais la restauration immunitaire chez l’ID peut suffire pour les atteintes limitées non graves, avec un suivi rapproché (2e cas). Ceci illustre l’importance d’une démarche diagnostique rigoureuse devant une ulcération cutanéo-muqueuse chronique consistant en la recherche simultanée d’une infection par les prélèvements microbiologiques adéquats et d’une cause non infectieuse (notamment néoplasique) par l’histologie en gardant à l’esprit qu’elle peut parfois être trompeuse notamment chez l’ID.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome épidermoïde cutané, Histoplasmose cutanée
Plan
Vol 1 - N° 8S1
P. A235 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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