Risque infectieux et phénotype clinique associée aux auto-anticorps anti-IFN? dans le lupus érythémateux systémique (LES) - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
En fonction des séries, jusque 40 % des patients atteints de lupus systémique (LS) présenteraient des auto-anticorps anti-INFα. Ces auto-anticorps sont pour la plupart neutralisants et donc potentiellement protecteurs des atteintes sévères de la maladie lupique. À l’inverse, les auto-anticorps anti-INFα prédisposent aux infections et notamment aux formes sévères d’infections virales à SARS-CoV2. L’objectif de notre étude était de caractériser, chez les patients atteints de LS, le phénotype de la maladie lupique et le risque infectieux associés à la présence d’auto-anticorps anti-INFα.
Patients et méthodes |
Tous les patients ayant un lupus systémique admis au sein de 5 services spécialisés d’un centre hospitalo-universitaire entre 1er janvier et le 30 novembre 2020 ont été inclus et analysés de manière rétrospective. Le diagnostic de LS était conforme aux critères internationaux ACR/EULAR 2019. La recherche et la quantification des auto-anticorps IgG anti-INFα étaient réalisées par ELISA sur le sérum prélevé dans le cadre des soins à l’admission. Les caractéristiques démographiques, les antécédents médicaux, les données cliniques et biologiques, et les traitements reçus étaient documentés à partir des dossiers médicaux.
Résultats |
La recherche auto-anticorps IgG anti-INFα a été réalisée chez 180 patients, dont 157 femmes (87,2 %), d’un âge médian de 44,5 ans [34–54]. La durée médiane d’évolution du LS était de 10 ans [4–20] pour une médiane de score d’activité SLEDAI à l’admission de 2 [0–4]. Cinquante-quatre patients (30 %) avaient un antécédent de néphrite lupique. Cent quarante-quatre (80 %) recevaient ou avaient reçu une corticothérapie prolongée et 99 (55 %) un traitement immunosuppresseur. Un antécédent d’infection était rapporté dans 127 cas chez 95 (52,8 %) patients. Les infections étaient principalement bactériennes (53,5 % des cas) et virales (31,5 %). Quinze patients avaient eu un COVID-19 non sévère. Neufs patients avaient un antécédent de tuberculose maladie. La présence d’auto-anticorps IgG anti-INFα était détectée chez 20 patients (11,1 %) pour un titre d’anti-IFNα compris entre 10 et 103U/mL (médiane=15). L’âge, le genre, le phénotype lupique et le passé infectieux ne différaient pas statistiquement entre les patients avec ou sans auto-anticorps anti-INFα à l’exception d’une plus grande fréquence de tuberculose maladie chez les patients ayant des anti-IFNα (20 % vs 3,1 %, p=0,01).
Conclusion |
La prévalence des auto-anticorps dirigés contre l’IFNα est élevée chez les patients atteints de lupus systémique et est associée à une plus grande fréquence de tuberculose.
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Vol 42 - N° S2
P. A279-A280 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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