Innocuité et efficacité des antiviraux directs dans la prise en charge de l’hépatite virale C dans une population Tunisienne - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
La mise à disposition d’une nouvelle génération d’antiviraux d’action directe est une révolution dans les traitements des personnes porteuses d’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC). L’objectif de notre étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance thérapeutique de ces traitements dans la prise en charge des patients tunisiens atteints d’VHC.
Patients et méthodes |
Cent-quarante dossiers ont été analysés rétrospectivement au service de gastroentéologie de l’hôpital Mohamed Taher Maamouri Nabeul entre 2015 et 2019. Toutes les données cliniques, biologiques et histologiques ont été recueillies et analysées à partir des dossiers des malades traités et suivis pour VHC.
Résultats |
Cent-quarante patients infectés VHC ont été colligés. Il s’agissait de 99 femmes et 41 hommes, d’âge médian 65 ans [22-85], majoritairement de génotype 1b (n=122 cas 87,1 %). Il s’agissait de 36 patients prétraités (25,7 %) et 104 patients naïfs (74,3 %). Quatre-vingt-treize patients avaient une fibrose avancée F3/F4 (64,13 %). L’association Sofosbuvir (SOF)/ledipasvir (LDV) a été la plus fréquemment proposée (135 patients soit 96,4 %) associée à la ribavirine chez 20 patients. L’association sofosbubir+ribavirine était proposée dans 5 cas (3,6 %). La PCR 3 mois après fin du traitement était négative chez tous les patients. Parmi 15 patients ayant une cirrhose décompensée, trois ont présenté une encéphalopathie hépatique. Quatre patients ont développé un CHC en cours de suivi avec un délai d’apparition de CHC entre 3 et 13 mois après la fin du traitement. La tolérance a été excellente dans l’ensemble. Aucun effet indésirable sévère nécessitant l’interruption de traitement n’a été noté. Les principaux effets indésirables survenus étaient l’asthénie chez 36,4 % des patients (n=51), des épigastralgies dans 9,4 % (n=13), des céphalées dans 7,8 %(n=11)et le prurit dans 2,8 %(n=4). En analyse univariée, une association statistiquement significative a été trouvé entre la survenue d’effets indésirables et la présence d’une cirrhose (p=0,01), la consommation d’alcool (p=0,04)et la toxicomanie(p=0,05). Mais il n’a pas été trouvé d’association significative entre la survenue d’effets indésirables et la coïnfection par le virus de l’hépatite B (p=0,44), le diabète (p=0,2) et l’âge supérieur à 75 ans (p=0,7).
Conclusion |
Dans cette population Tunisienne, les résultats en termes d’efficacité et de tolérance des antiviraux à action directe (AAD) sont très encourageants pour envisager l’éradication de l’hépatite C chronique. Un tiers des patients ont présenté des effets indésirables non sévères ne nécessitant pas l’interruption de traitement. La sévérité de la fibrose (notamment la présence de cirrhose) était un facteur prédictif d’apparition d’effets indésirables, incitant à plus de vigilance au cours du suivi du traitement.
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Vol 42 - N° S2
P. A439 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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