La biopsie thoracique écho guidée réalisée par le pneumologue est une technique simple avec une bonne rentabilité et un faible taux de complication. Nous avons mis en place cette technique dans le service en 2012 et son utilisation va croissante. Nous rapportons notre expérience sur 9 ans.

Étude mono centrique rétrospective descriptive. Toutes les biopsies écho guidées réalisées de septembre 2012 à août 2021 ont été analysées. La rentabilité diagnostique et le taux de complication ont été évalués en fonction du site biopsié, de l’opérateur et de la période de réalisation.

Au total 660 biopsies ont été réalisées avec un diagnostic obtenu dans 89,2 % des cas. Il s’agissait d’une pathologie néoplasique dans 96 % des cas. Les sites biopsiés étaient le poumon (37,6 %), les ganglions (31,5 %), la paroi thoracique (12,3 %), les métastases (8,6 %), la plèvre (pachypleurite : 8 %) et le médiastin (1,7 %). La rentabilité était meilleure avec les métastases (94,7 %) et moins bonne avec les pachypleurites (77 %). Le taux de complication était de 7,9% et seulement de 1,8% pour les complications sévères. Il s’agissait surtout de PNT (15 dont 5 exsufflés et 3 drainés), d’hémoptysie (12 dont 4 sévères ayant nécessité une action d’hémostase : glypressine±fibroscopie), de douleur (13 dont 5 ont imposé un arrêt de la procédure et une reprise sous AG), de malaise (8, dont 2 ont nécessité de l’atropine) et d’hématomes de paroi (3 sans intervention spécifique). Il n’y a eu aucun décès. La rentabilité et le taux de complication sont identiques quel que soit l’intervenant: le médecin expert (86 % des biopsies: 88% de rentabilité et 8,4 % de complication), les médecins seniors (9 % des biopsies, 93% et 4,8 %) et les internes en formation (encadrés) (4,7 % des biopsies, 97 % et 3,2 %) Le nombre de biopsie par mois est passé de 2,8 en 2014 à 11,4 en 2021. La rentabilité est restée stable (85 % en 2014, 91 % en 2021), le taux de complication a diminué de 11,7 % en 2014 à 6,2 % en 2021.

La biopsie échoguidée par le pneumologue a une rentabilité élevée et un taux de complication faible, permettant l’accès à de nombreux sites afin d’optimiser la démarche diagnostique et le stagging. Les complications sévères sont rares et surtout représentées par le PNT et l’hémoptysie, facilement gérés par le pneumologue interventionnel. Elles diminuent avec l’expérience. La diffusion de cette technique dans les services de pneumologie permettra un plus large éventail de choix d’abord diagnostic des pathologies thoraciques.