La sclérose en plaques (SEP) au Maroc connaît un important retard diagnostique pour une pathologie chronique invalidante, dans un système de santé marqué par la difficulté d’accès aux soins.

Connaître le délai de diagnostic et de prise en charge de la SEP dans la population marocaine de la région de l’orientale et déterminer les facteurs qui peuvent l’influencer.

Étude rétrospective descriptive, chez les patients suivis pour SEP au service de neurologie du CHU d’Oujda, de 2014 à 2021. Parmi les données recueillies : l’âge de la première poussée, le délai entre le premier symptôme et celui de la première consultation spécialisée au service, celui de la première IRM et 1^re ponction lombaire (PL), celui de la confirmation du diagnostic et entre le premier symptôme et l’instauration du traitement de fond.

L’âge moyen à la confirmation diagnostic était de 33,2 ans et lors de la première poussée de 29,3 ans. Celle-ci était multi-symptomatique dans 82,5 % des cas. Le délai entre le 1er symptôme et la 1^re consultation au service était de 39,2 mois. La première IRM et 1ère PL se faisaient respectivement au bout de 39,6 mois et 40,1 mois. Le diagnostic confirmé au bout de 43,7 mois et un traitement instauré après 44,8 mois.

Le retard considérable du diagnostic de la SEP comparativement aux études similaires, ne peut être expliquer par la prise en charge dans notre service marquée par un délai moyen raisonnable (1,6 mois). Le retard est en rapport avec le contexte socioéconomique et l’accès aux soins dans un système de santé national marqué par une contribution financière élevée à charge du patient.

Le délai de diagnostic de la SEP reste élevé dans notre région. Un plaidoyer de sensibilisation s’avère nécessaire auprès du personnel soignant et des citoyens de la région orientale.