La cavité orale est une région anatomique complexe, siège de nombreuses pathologies dentaires, parodontales, ostéo-muqueuses, salivaires, tendino-ligamentaires et musculo-articulaires pouvant être à l’origine de douleurs locales, locorégionales ou à distance et notamment de céphalées secondaires.

Même s’il semble peu probable qu’un patient consulte un neurologue pour une douleur faciale ou une céphalée secondaires à une pathologie stomatologique, cette dernière peut mimer et/ou aggraver une céphalée primaire, complexifiant le diagnostic pour le neurologue, souvent peu familier avec ce type de pathologies. Par ailleurs, l’existence de céphalées ayant une origine stomatologique offre des perspectives thérapeutiques supplémentaires en cas de céphalées inexpliquées et/ou réfractaires aux traitements classiques.

À ce titre, quatre questions principales se posent pour le neurologue :

– quelles sont les pathologies stomatologiques à l’origine de douleurs faciales ?

– quelles sont les pathologies stomatologiques à l’origine de céphalées secondaires ?

– quelles sont les pathologies stomatologiques pouvant aggraver des céphalées primaires ?

– quelles sont les pathologies stomatologiques pouvant mimer des céphalées primaires ?

Outre l’intérêt scientifique de telles questions pour mieux appréhender les interactions réciproques entre différentes branches du nerf trijumeau (ex : V1 et V2 ou V1 et V3) au sein du système nociceptif trigéminal, celles-ci revêtent surtout un intérêt clinique indéniable pour améliorer le diagnostic et la prise en charge des douleurs faciales et céphalées inexpliquées et/ou réfractaires, au sein d’une collaboration pluridisciplinaire entre les différents spécialistes de chaque branche trigéminale.