L’ajustement d’un traitement par apomorphine est complexe, consommateur en soins. L’actimétrie pourrait améliorer la prise en charge en limitant les déplacements des patients et en facilitant l’ajustement du traitement (télésurveillance).

Notre étude vise à évaluer l’impact de l’actimétrie en vie réelle, sur le traitement et la consommation de soins durant les 6 premiers mois d’initiation d’une pompe à apomorphine.

Étude interventionnelle multicentrique impliquant 25 centres experts ou généralistes en France ayant inclus 123 patients entre juin 2017 et janvier 2021. Les patients étaient randomisés dans les groupes actimétrie renforcée (AR) (n=60) (un rapport baseline, 4 lors du suivi) ou référent (REF) (n=63) (un rapport baseline uniquement). Le critère principal était la proportion de patients nécessitant une consommation de soins non programmée (>2 consultations et/ou hospitalisations) sur les 6 premiers mois.

À 6 mois, 49 % des patients dans le groupe AR et 51 % dans le groupe REF (p=0,83) avaient une consommation de soins supérieure à 2. Quand le rapport d’actimétrie était utilisé dans le groupe AR (30 % des cas), la consommation de soins était diminuée de 22 %. L’actimétrie, bien acceptée dans 95 % des cas, était utilisée pour ajuster les posologies ou effectuer des actions éducatives soit en hospitalisation (46 %) soit à distance (35 %).

L’acceptation du bracelet par le patient était excellente. Afin que l’actimétrie devienne un outil davantage pertinent, l’utilisation du rapport doit être optimisée, nécessitant une meilleure formation à son utilisation, une meilleure identification des profils patients ayant une symptomatologie motrice prédominante et l’utilisation plus systématique de l’agenda patients notamment pour les aspects non moteurs.

Cette étude pilote précise les conditions d’une bonne utilisation de l’actimétrie dans cette indication et permet de cibler la population nécessaire pour une future étude pivot de validation.