L’incidence des pathologies allergiques d’origine professionnelle ne cesse de croître malgré les progrès constatés en matière de sécurité et de santé au travail. Leurs coûts socioéconomique et professionnel est considérable.

Décrire les caractéristiques épidémiologiques des maladies allergiques professionnelles reconnues annuellement dans le secteur public tunisien.

Étude rétrospective et descriptive ayant porté sur l’ensemble des maladies allergiques déclarées et reconnues au titre de maladies professionnelles (MP) Commission de reconnaissance des maladies professionnelle dans le secteur public et leur réparation au cours de la période allant du premier janvier 2012 au 31 décembre 2019.

Durant la période d’étude, 213 (MP) ont été reconnues. Les pathologies allergiques représentaient 18,7 % de l’ensemble des (MP) reconnues. L’âge moyen de notre population était de 39,8±9 ans. Une prédominance féminine a été notée (82,5 %). Le principal secteur d’activité était la santé (95 %). La dermatite de contact allergique était la maladie professionnelle allergique la plus fréquente (70 %.). L’asthme professionnel isolé était présent dans 10 % des cas. Des associations asthme et rhino-conjonctivite ou urticaire étaient notées dans 17 % des cas. Le formaldéhyde était l’agent le plus incriminée dans la pathologie respiratoire (50 %) suivi par le Latex (25 %). Les dermatites allergiques étaient dues principalement au caoutchouc et aux métaux. Dans notre série, 18 travailleurs ont bénéficié d’une incapacité temporaire totale (ITT) (45 %). La médiane de la durée d’arrêt de travail (ITT) était de 11jours avec des extrêmes allant de 4 à 170jours. Un taux d’incapacité permanente partielle (IPP) a été attribué à une seule victime et estimé à 16 %.

Dans le secteur public les maladies professionnelles allergiques occupent une part importante de l’ensemble des (MP). Elles sont responsables d’un coût financier et humain considérable justifiant ainsi le renforcement des efforts de la prévention.