Un cas de pemphigoïde p200 après une vaccination contre la COVID-19 - 01/12/22
Résumé |
Introduction |
De nombreux effets indésirables cutanés dans les suites de la vaccination contre la COVID-19 ont été rapportés dans la littérature. Parmi ces derniers, quelques cas de maladies bulleuses auto-immunes ont été décrits, principalement des cas de pemphigoïdes bulleuses.
Observations |
Un patient de 74 ans a développé une éruption vésiculeuse sur les poignets survenant 10 jours après la première dose du vaccin à ARN messager contre la COVID-19 Moderna ; puis 48 heures après la seconde dose, une éruption bulleuse des extrémités, sans atteinte muqueuse associée. L’analyse histologique montrait un décollement de la jonction dermo-épidermique avec un dépôt d’IgG et de C3 le long de la membrane basale épidermique à l’immunofluorescence directe ; mais la recherche des anticorps anti-BPAG1 et 2 était négative. L’immunofluorescence indirecte trouvait un marquage sur le versant dermique. L’analyse de l’immunoblot sur extrait dermique a révélé la présence d’anticorps reconnaissant la protéine de 200kDa permettant de retenir le diagnostic de pemphigoïde p200. Le patient a été traité par clobétasol propionate crème 0,05 % avec une rechute lors de la décroissance des dermocorticoïdes motivant l’introduction d’un traitement systémique par colchicine ; permettant une rémission persistante depuis 6 mois.
Discussion |
La pemphigoïde p200 est une maladie bulleuse auto-immune sous-épidermique rare caractérisée par des anticorps reconnaissant la laminine γ1 (p200). Un cas de pemphigoïde P200 dans les suites d’une vaccination a été décrit, après un vaccin contre le pneumocoque. Nous rapportons ici un cas de pemphigoïde p200 après une vaccination par Moderna, contre la COVID-19.
La chronologie et l’évolution de la maladie, avec une réaction plus rapide et intense lors de la deuxième dose, ainsi qu’une rémission à 1 an renforce le potentiel rôle déclencheur de la vaccination par ARN messager contre la COVID-19 dans le déclenchement de maladies bulleuses sous-épidermiques auto-immunes, possiblement latentes, par une stimulation importante du système immunitaire. À ce jour, craignant une rechute, le patient n’a pas souhaité réaliser de rappel vaccinal anti-SRAS-CoV-2, y compris avec les alternatives vaccinales non ARN messager.
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Vol 2 - N° 8S1
P. A212 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.