L’hypothermie thérapeutique (HT) a amélioré le pronostic de l’encéphalopathie anoxo-ischémique (EAI) du nouveau-né qui reste source d’anxiété et de dépression chez les parents. La séparation physique liée à l’HT est mal vécue par les parents et pourrait perturber l’établissement du lien parent-enfant. Le portage du nouveau-né au cours de l’HT pourrait améliorer le vécu parental. Peu de choses sont connues sur sa faisabilité, sa sécurité pour le nouveau-né et son impact sur les parents. Cette étude vise à combler ces lacunes de connaissances.

Étude prospective observationnelle sur 30 nouveau-nés placés en portage dans les bras de leurs parents au cours d’une HT pour EAI. L’objectif principal était de vérifier le maintien de la température corporelle entre 33°c et 34°c. Les objectifs secondaires visaient à évaluer la modification des constantes physiologiques (FC, FR, Sat02, PA, FiO2), du confort du nouveau-né (échelle DAN, COMFORT-B) par ANOVA sur 5 périodes (–5 min et +5min après début, 30–60 min, –5 min et +5 min après fin du portage), et le ressenti des parents et des soignants (questionnaire et échelles de type Likert).

Le portage ne modifie pas significativement la température corporelle du nouveau-né et est associé à une stabilité des constantes vitales (ANOVA tous NS). Aucune séance de portage n’a dû être interrompue par l’équipe soignante. Le recueil du ressenti des parents et des soignants montre des hauts niveaux de satisfaction (scores moyens parents et soignants >9 sur 10) pour un inconfort (score moyen parents <1 sur 10) et une appréhension faible (scores moyens : parents=2,1 sur 10 ; soignants=2,2 sur 10). Le confort des nouveau-nés est respecté durant toute la durée du portage (score DAN continuellement <3 et score COMFORT B continuellement <17 pour 96 % des enfants pendant le portage, ANOVA NS).

Le portage des nouveau-nés bénéficiant d’une mise en HT pour une EAI périnatale est réalisable en toute sécurité et bénéfique pour les parents et l’équipe soignante sans engendrer d’inconfort pour l’enfant. D’autres études à plus large échelle sont nécessaires pour confirmer ces résultats et mieux préciser les limites et les bénéfices à long terme éventuels de cette pratique.