Effet instantané de la réalité virtuelle immersive sur la mobilité cervicale : une étude pilote chez des participants cervicalgiques et asymptomatiques - 29/03/23
, Thomas Fortier 1, Josette Bertheau 1, François Rannou 2, Marie-Martine Lefèvre-Colau 2, Alexandra Rören 3Résumé |
Introduction |
La rééducation utilisant la réalité virtuelle immersive (RVI) permet d’augmenter la mobilité cervicale active 3D des personnes cervicalgiques chroniques [1]. Notre objectif principal était d’évaluer l’effet instantané de la RVI sur les amplitudes articulaires cervicales actives chez des personnes cervicalgiques chroniques et des participants asymptomatiques.
Matériel et méthodes |
Étude pilote observationnelle monocentrique transversale. Dix-sept participants cervicalgiques chroniques [11 femmes (65 %), 53,1(17,1) ans durée d’évolution de la cervicalgie : 6,6 (7) ans, douleur (EN) : 40,6/100 (21,1), limitation d’activités (NDI) : 15,5/50 (8,3)] et 26 participants asymptomatiques [16 femmes (52 %), 29,2 (9,9) ans]. Lors du bilan initial, nous avons comparé l’amplitude articulaire cervicale active 3D (flexion/extension, inclinaisons et rotations axiales, droite et gauche) évaluée avec le dispositif de RVI KineQuantum, en et hors condition de RVI (l’ordre des évaluations étaient aléatoires), dans chacune des 2 populations (test de Wilcoxon, p<0,05). Nous avons également évalué les corrélations entre les différences d’amplitudes articulaires cervicales (en RVI–hors RVI) et les scores cliniques : douleur, limitation d’activité et kinesiophobie (TSK), avec le test r de Pearson.
Résultats |
En condition de RVI : les trois mobilités cervicales sont significativement augmentées chez les personnes cervicalgiques chroniques (+16,3°, p=0,01 ; +5,6°, p=0,01 ; +12,3°, p=0,04, pour flexion-extension, inclinaisons et rotations axiales, respectivement). Chez les participants asymptomatiques, seule la rotation axiale est significativement augmentée (+12°) (p=0,01). Les corrélations sont<0,3 sauf pour la différence d’amplitude en inclinaison cervicale et : l’intensité de la douleur(r=0,313), la kinésiophobie (r=0,529).
Discussion/conclusion |
La mobilité cervicale active mesurée en RVI est supérieure à celle mesurée hors RVI [1]. Cet effet de la RVI n’est pas exclusif de la population cervicalgique chronique, elle implique donc d’autres mécanismes que la distraction de la douleur [2, 3]. La RVI a un effet instantané sur l’amplitude cervicale, les amplitudes articulaires en et hors RVI ne peuvent donc pas être comparées dans le cadre du suivi longitudinal d’un patient. De futurs travaux doivent investiguer les mécanismes neurophysiologiques associés à une immersion en RVI et le transfert du gain d’amplitude articulaire en condition de RVI, dans l’environnement réel.
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Vol 23 - N° 255
P. 33-34 - mars 2023 Retour au numéro
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