This article discusses the new phenomenon of a significant increase in requests for social and even medical transition, mainly from adolescents who identify as trans and often feel uncomfortable in their bodies. In France, as in all industrialized countries, this exponential increase is linked to the use of digital social networks. This phenomenon of transidentification, which we distinguish from gender dysphoria, contrasts with the previous descriptions affecting mainly adult men (who have transitioned in adulthood). We will try to understand this important increase in requests and we will try to understand the meaning of the trans identification of these adolescents.

First, in order to understand the emergence and the context of appearance of gender dysphoria in the psychological organization of young people, we will rely on studies that have highlighted the psychopathological comorbidities of transidentification. Then, we will present an analysis of certain invariants identified in our clinical practice, based on a group of 26 adolescents, around psychological history, psychic structure, and family functioning.

These elements will allow us to discuss “transidentification,” which is more a process of identification with the signifier “trans” than a fixed identity and which seems to be a solution to pubertal malaise. We will conclude on the types of psychotherapeutic treatments that seem relevant to these adolescents.

What psychotherapeutic care should be given to these young people? How can we listen to the request for a sex change in a hyper-connected society where images flow in a present time disconnected from history?

Transidentification is a concept that seems to us to be heuristic to think about the significant and recent increase of adolescents who present a dysphoria that seems more linked to puberty itself than to gender.

Cet article aborde le phénomène nouveau qu’est l’augmentation significative des demandes de transition sociale, voire médicale, émanant principalement d’adolescentes qui s’identifient trans et bien souvent mal dans leur corps. En France, comme dans tous pays industrialisés, cette augmentation exponentielle est en lien avec l’utilisation des réseaux sociaux numériques. Ce phénomène de transidentification que nous distinguons de la dysphorie de genre, contraste avec les descriptions précédentes affectant principalement les hommes adultes (qui ont effectué une transition à l’âge adulte). Nous essayerons de comprendre cette augmentation importante des demandes et nous tenterons de comprendre le sens de l’identification trans de ces adolescents.

Dans un premier temps, afin de comprendre l’émergence et le contexte d’apparition de la dysphorie de genre dans l’organisation psychologique des jeunes, nous nous appuierons sur les études qui ont mis en lumière les comorbidités psychopathologiques de la transidentification. Puis, nous présenterons une analyse de certains invariants repérés dans notre clinique, à partir d’un groupe de 26 adolescents. Ainsi, on relèvera pour cette cohorte les antécédents psychologiques, la structure psychique de ces jeunes et le fonctionnement familial, mais encore les conditions d’apparition de la transidentification.

Ces éléments nous permettront de discuter la « transi-dentification » qui est davantage un processus d’identification au signifiant « trans » qu’une identité fixe et qui semble être une solution au malaise pubertaire. Nous conclurons sur la manière dont il paraît pertinent de prendre en charge ces adolescentes en psychothérapie.

Quelle prise en charge psychothérapeutique de ces jeunes ? Comment entendre la demande de changer de sexe dans une société hyper-connectée où les images affluent dans un temps présent déconnecté de l’histoire ?

La transidentification est un concept qui nous paraît heuristique pour penser l’augmentation importante et récente d’adolescents qui présentent davantage une dysphorie pubertaire qu’une dysphorie de genre.