La pratique sportive intense et régulière entraine un remodelage cardiaque électrique et morphologique. Le but de cette étude est de rechercher une corrélation entre les modifications électrocardiographiques et échocardiographiques et la nature du sport pratiqué.

Étude rétrospective de l’électrocardiogramme et des échocardiographies des sportifs de compétition recrutés dans le centre médicosportif de Sousse.

Au total, 554 sportifs ont été inclus. L’âge moyen était de 16,1 ± 2,9 ans et 69 % étaient de sexe masculin. Le volume horaire moyen d'entrainement était de 5,8 heures par semaine. Dans la population, 319 (57,6 %) sujets pratiquaient un sport d'endurance contre 235 (42,4 %) sujets qui pratiquaient un sport de résistance. La bradycardie sinusale a été notée chez 70 (21,9 %) sportifs d'endurance contre 30 (12,8 %) sportifs de résistance (p = 0,005). Un allongement de l'intervalle PR a été enregistré chez 12 sportifs d'endurance contre 3 cas parmi les sportifs de résistance (p = 0,046). Un bloc de branche droit était rapporté plus fréquemment parmi les sportifs d'endurance : 55 (17,2 %) contre 22 (9,4 %) ; (p = 0,004). La valeur moyenne de l'indice de Sokolow-Lyon était de 31,51 ± 10,34 mm chez les sportifs d'endurance contre 29,72 ± 9,41 mm chez les sportifs de résistance (p = 0,037). La fraction d’éjection systolique est significativement plus abaissée chez les sportifs d'endurance par rapport aux sportifs de résistance (66,08 ± 4,73 % vs. 68,1 ± 4,90 % ; p = 0,005).

Cette étude a montré que les anomalies électriques chez le sportif, considérées comme physiologiques, sont plus fréquentes chez les sportifs d'endurance. Par conséquent, des critères spécifiques à la nature du sport doivent être développés pour une approche plus appropriée au dépistage des anomalies électriques chez les sportifs.

Intense and regular sports practice leads to electrical and morphological cardiac remodeling. The aim of this study was to investigate a correlation between electrocardiographic and echocardiographic changes and the nature of the sport practiced.

Retrospective study of the electrocardiogram and echocardiography of competitive athletes recruited in the medical-sports center of Sousse

A total of 554 athletes were included. The mean age was 16.1 ± 2.9 years and 69% were male. The average training time was 5.8 hours per week. In the population, 319 (57.6%) subjects practiced an endurance sport vs. 235 (42.4%) subjects who practiced a resistance sport. Sinus bradycardia was noted in 70 (21.9%) endurance athletes vs. 30 (12.8%) resistance athletes (p = 0.005). Long PR interval was recorded in 12 endurance athletes vs. 3 cases among resistance athletes (p = 0.046). A right bundle branch bloc was reported more frequently among endurance athletes: 55 (17.2%) vs. 22 (9.4%); (p = 0.004). The mean value of the Sokolow-Lyon index was 31.51 ± 10.34 mm in endurance athletes vs. 29.72 ± 9.41 mm in resistance athletes (p = 0.037). Systolic ejection fraction was significantly lower in endurance athletes compared to resistance athletes (66.08 ± 4.73% vs. 68.1 ± 4.90%; p = 0.005).

This study showed that electrical abnormalities in athletes, considered physiological, are more frequent among endurance athletes. Therefore, sport-specific criteria need to be developed for a more appropriate approach to screening for electrical abnormalities in athletes.