Selon l'OMS, les cas et les décès liés à la rougeole ont régulièrement augmenté depuis 2016 dans le monde. L'objectif était de déterminer le profil épidémiologique de la rougeole en Côte d'Ivoire de 2016 à 2021.

Il s'agissait d'une étude transversale portant sur les données de surveillance de la rougeole et de vaccination contre la rougeole/rubéole (RR) du Programme élargi de vaccination de 2016-2021. Ces données proviennent des notifications des districts sanitaires et du diagnostic biologique de l'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire. A l'aide du logiciel R, nous avons analysé les données nationales ainsi que celles des districts à forte incidence (≥10 cas/100 000 habitants sur au moins trois ans).

Un total de 7132 cas confirmés de rougeole a été rapporté sur 161 271 cas notifiés de 2016 à 2021. Au plan national, l'incidence annuelle de la rougeole a régulièrement augmenté passant de 0,2 à 7,1 cas/100 000 habitants entre 2016 et 2021 avec un pic observé en 2021. Cette hausse de l'incidence était en rapport avec une couverture vaccinale insuffisante en RR l'année précédente. Les districts sanitaires à forte incidence étaient Touba, Buyo et Sikensi. La rougeole sévissait sous un mode endémo-épidémique à Buyo et Touba, alors qu'elle concernait le premier et le dernier trimestre de l'année à Sikensi. Dans ces districts, la proportion des cas confirmés était de 8 %, 43 % et 49 % respectivement dans les tranches d’âge de 0-11 mois, 1-5 ans et plus de 5 ans.

L'augmentation de l'incidence de la rougeole en 2020-2021 est due en partie à l'impact de la pandémie à COVID-19 sur la couverture vaccinale. Les stratégies pour parvenir à son élimination repose sur le renforcement de la couverture de la deuxième dose du vaccin anti-rougeoleux et la mise en œuvre du système de suivi géospatial dans les districts à forte incidence.