L'avenir sanitaire de la société dépend de la santé des enfants d'aujourd'hui et de celle de leurs mères, qui sont les garantes de cet avenir. Chaque année, 10,6 millions d'enfants et 529 000 mères meurent, la plupart du temps de causes évitables. Ces décès persistent parce que leurs causes profondes n'ont pas été identifiées et corrigées. L'objectif de ce travail était d'analyser les causes profondes de la mortalité obstétricale directe et néonatale dans le district sanitaire de Zio de 2018 à 2021.

Nous avons conduit une étude écologique avec des données présentées dans une série chronologique dans cinq centres de santé (Mission-Tové, Kovié, Gapé-centre, Agbélouvé et Polyclinique de Tsévié) du district sanitaire de Zio du 26 au 29 juillet 2022. Des focus-groups avec les agents de santé et les membres des communautés ont permis d'analyser les causes profondes de ces décès grâce à la technique des « cinq pourquoi ».

La mortalité obstétricale directe variait entre 93 pour 100 000 et 386 pour 100 000 naissances vivantes (NV) dans les aires sanitaires étudiées, et la tendance était à la baisse dans 66,7 % des aires sanitaires durant la période étudiée. Les décès néonatals variaient entre 1,63 pour 1000 et 23,25 pour 1000 NV et la tendance était à la baisse dans 75 % des aires sanitaires. Des causes profondes identifiées, le manque de moyens financiers (17 % à 33 %) et l’éloignement des centres de santé par rapport aux populations (22 % à 25 %) constituaient les raisons fondamentales des décès maternels et néonatals dans les aires sanitaires étudiées.

Malgré les interventions mises en œuvre au Togo en général et dans le district sanitaire du Zio en particulier, le décès maternel direct et néonatal est toujours un problème majeur de santé publique.