Des campagnes de vaccination contre la COVID-19 ont été mises en place dans tous les pays. L'objectif est d'atteindre un seuil suffisant de vaccination pour bénéficier d'une immunité collective. Au Bénin, l'objectif était d'atteindre une couverture de 65 %. Toutefois, elle n'était que de 35 % en mai 2022. La population hésite à se faire vacciner. Nous avons mis en place une étude en population pour étudier ces freins à la vaccination.

Notre approche a été qualitative (80 entretiens semi-dirigés auprès de personnes vaccinées et non vaccinées) et quantitative (110 questionnaires auprès d'ASC (Agents de santé communautaire) en ville et en zone rurale

Nos résultats montrent clairement une méfiance envers la vaccination. Les raisons avancées sont nombreuses et diverses. Ainsi, les populations s'étonnent de messages alarmants du gouvernement et de mesures contraignantes alors que maladie est peu perceptible au quotidien. Il y a également un manque de confiance dans un vaccin trop récent qui de plus n'empêche pas d'avoir la maladie. Enfin, un point majeur, les nombreuses rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux (risque de décès post-vaccination, notion de complot du Nord contre l'Afrique) désorientent les populations et attisent la méfiance envers le vaccin et les autorités.

Notre étude confirme l'existence d'une hésitation forte à la vaccination contre la COVID-19 dans la population et montre l'absolue nécessité pour les autorités de prendre en compte ces différents messages dans leur communication s'ils décident de relancer la vaccination, de masse ou vers des populations à risque.