Consommation médicamenteuse des personnes âgées de 90 ans et plus en 2022 en France : étude de cohorte à partir des données du Système national des données de santé (SNDS) - 12/03/24
, L. Semenzato a, J. Ankri b, A. Weill a, M. Zureik cRésumé |
Introduction |
Les personnes âgées de 90 ans et plus présentent souvent de nombreuses pathologies nécessitant une prise en charge thérapeutique complexe tant à domicile qu'en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). L’évaluation du bénéfice de certains traitements reste très limitée dans cette population, peu de données existent concernant leur consommation médicamenteuse. L'objectif était de décrire la consommation médicamenteuse des personnes âgées de 90 ans et plus.
Méthodes |
En utilisant le Système national de données de santé français, la prévalence de la consommation médicamenteuse des personnes âgées de 90 ans et plus, affiliées au régime général a été décrite. Les sous-groupes pharmacologiques définis selon la classification ATC (niveau 2 ou 3 ou 4) ont été décrits. Cette description a également été réalisée selon le sexe, les classes d’âge (90-94 ans; 95-99 ans et 100 ans et plus) et le lieu de vie. Les résultats ont été décrits par trimestre pour l'année 2022 en raison du taux mortalité élevé dans cette population.
Résultats |
La population d’étude comprenait 696 498 sujets, avec 73,2 % (n=509 972) de femmes, 75,9 % (n=528 526) des sujets avaient entre 90-94 ans, 21,2 % (n=147 728) entre 95 et 99 ans et 2,9 % (n=20 244) avaient 100 ans et plus; 74,8 % (n=521 504) vivaient à domicile. Au premier trimestre, 77,7 % (n=540 983) des sujets avaient 5 médicaments et plus. Les médicaments les plus souvent prescrits étaient : les antihypertenseurs (73,8 %), les analgésiques (58,8 %), les antithrombotiques (55,3 %), la vitamine D (51,1 %), et les psychotropes (42 %). Des résultats similaires ont été décrits pour les autres trimestres de l'année 2022. Avec l'augmentation de l'âge, on observait une diminution des médicaments à visée préventive notamment cardiovasculaire et une augmentation des médicaments de gestion des symptômes. Les sujets en Ehpad avaient plus souvent des psychotropes et moins souvent des médicaments cardiovasculaires.
Conclusion |
Nos résultats suggèrent une déprescription progressive avec l’âge mais possiblement insuffisante. La prescription des médicaments dans cette population complexe et multimorbide mérite des études répétées et des actions de santé publique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Sujets âgés, Nonagénaire, Centenaire, Prescription médicamenteuse
Vol 72 - N° S1
Article 202283- mars 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?
