Une déclaration administrative de médecin traitant n'est pas synonyme d'un suivi par un médecin généraliste : étude descriptive dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du Boulonnais - 12/03/24
, A. Cangardel b, T. Ouk c, S. Gautier c, F. Serman b, E. Chazard dRésumé |
Introduction |
Le cap fixé par le Président de la République en janvier 2023 visait à ce que chaque personne en affection longue durée (ALD) puisse signer une déclaration médecin traitant avant la fin de l'année. Or, en Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), de nombreux résidents en ALD ont bien une déclaration administrative mais ne sont plus suivis par leur médecin traitant (notamment après un départ en retraite, si l'Ehpad est éloignée ou si le médecin choisit de ne pas y intervenir). Notre objectif était de déterminer le taux de résidents d'Ehpad ayant un suivi par un médecin traitant avec ou sans déclaration administrative, et le taux de résidents n'ayant pas de suivi par un médecin traitant avec ou sans déclaration administrative.
Méthodes |
En mai 2023, nous avons réalisé une étude épidémiologique descriptive auprès des 215 résidents des quatre Ehpad rattachés au Centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer. Le suivi par un médecin traitant était déterminé par les équipes infirmières. Les troubles neurocognitifs ont été déterminés dans le dossier médical.
Résultats |
Nous avons recensé 154 femmes (71,6 %), 61 hommes (28,4 %), de 82,0±10,3 ans, dont 64 % étaient atteints de troubles neurocognitifs. Parmi les 215 résidents, 130 (60 %) avaient un suivi par un médecin traitant — 121 déclaré administrativement (56 %) et 9 non déclaré (4 %). Il y avait 85 résidents (40 %) sans suivi par un médecin traitant — 70 ayant pourtant un médecin déclaré administrativement (33 %) et 15 non déclaré (7 %). Au total, sur 72 médecins généralistes déclarés, 30 assuraient un suivi (dont 3 exerçant entre 10 et 16 km).
Conclusion |
Notre travail exploratoire sur 4 des 11 000 établissements d'hébergement du pays mériterait d’être conduit de façon coordonnée par la Caisse nationale d'assurance maladie. Les Ehpad rattachés à un centre hospitalier étaient ceux où l'absence de suivi était la plus élevée. Outre l'identification de ce problème, augmenter le temps médical disponible reste un préalable indispensable pour améliorer l'accès aux soins, y compris en Ehpad où notre étude confirme des besoins non satisfaits : cela passe notamment par une meilleure prévention des maladies (infections, cancers, etc.), une meilleure éducation à la santé et une réduction de la surcharge administrative (certificats absurdes).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Ehpad, Médecine générale, Parcours de santé, Médecin traitant
Vol 72 - N° S1
Article 202350- mars 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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