Dans la recherche épidémiologique, la précision et validité des diagnostics est primordiale, les questionnaires auto-administrés dépendent fortement du patient et les algorithmes issus du Système national des données de santé (SNDS) de la qualité des codages, introduisant un possible biais et affectant la qualité des diagnostics. Cette étude examine d'une part la concordance des données pour quatre cancers (côlon-rectum, poumon, prostate, sein) entre les auto-questionnaires de la Cohorte Constances et les algorithmes SNDS (cartographie Cnam), et d'autre part la validité de chaque source, peu explorée jusqu’à présent.

Constances est appariée à la base du SNDS. L'identification des quatre types de cancer a été effectuée de deux manières : (i) via une liste des pathologies comportant des items sur les différents cancers dans les questionnaires médicaux d'inclusion et les auto-questionnaires de suivi annuel des volontaires, et (ii) via l'analyse des données de consommation de soins dans le SNDS (hospitalisations, exonérations du ticket modérateur pour affection longue durée, médicaments spécifiques). La concordance a été mesurée par des tests de Kappa de Cohen, et la validité évaluée par retour aux dossiers médicaux et calcul des valeurs prédictives positives (VPP).

Pour les cancers du sein et de la prostate, la concordance était élevée pour les cas prévalents, avec un Kappa de 92 % et 90 % respectivement [accord presque parfait], et 74 % et 75% pour les cas incidents [accord fort]. En revanche, pour les cancers du côlon et du poumon, la concordance était plus faible (66 % et 70 % pour les cas prévalents [accord fort], 43 % et 42 % pour les cas incidents [accord modéré]). Concernant les VPP des différents cancers incidents, pour les questionnaires annuels et le SNDS, les VPP étaient respectivement de 80 % et 88 % pour le cancer du poumon, de 90 % et 92 % pour le cancer du sein, de 89 % et 94 % pour le cancer de la prostate, et de 88 % et 98 % pour le cancer du côlon-rectum.

La concordance entre les cancers déclarés et identifiés dans le SNDS était variable selon le type de cancer mais globalement bonne et les VPP élevées dans les deux cas. Les algorithmes issus du SNDS étaient un peu plus fins pour identifier les cancers incidents.