L'asthme relié au travail regroupe l'asthme professionnel (AP), qui est causé par un agent spécifique sur le lieu de travail, et l'asthme exacerbé au travail, qui signifie que le travail contribue au mauvais contrôle de l'asthme, mais ne cause pas la maladie. L'AP est défini comme un type d'asthme causé par le milieu du travail. On en distingue deux formes : l'AP induit par un sensibilisant, également appelé allergique ou immunologique ; c'est la forme la plus fréquente. L'AP induit par les irritants (AII) est également appelé non allergique ou non immunologique. L'investigation clinique de l'AP induit par un sensibilisant repose sur un organigramme décisionnel. L'AP peut causer la persistance de manifestations asthmatiques même après la fin de l'exposition, et ce d'autant plus si les travailleurs ont été exposés trop longtemps et ne se sont pas retirés assez rapidement de leur milieu de travail après le début des symptômes. L'AII peut être certain, possible ou probable selon le moment de la survenue des symptômes et les caractéristiques de l'exposition (exposition unique à haute concentration versus expositions répétées à plus faibles concentrations). L'AII certain (aigu) représente approximativement 4 à 14 % des cas d'asthme reliés au travail d'apparition récente. Les agents responsables d'AII se présentent sous la forme de fumées, gaz, aérosols ou poussières. Les plus fréquents sont le chlore, l'oxyde d'azote, le dioxyde de soufre, l'ammoniaque, l'acide acétique, les solvants ou les produits nettoyants. Bien que le diagnostic d'AII aigu soit basé sur une histoire clinique évocatrice accompagnée d'une obstruction bronchique réversible et/ou d'une hyperréactivité bronchique, l'AII possible ne peut pas être diagnostiqué avec certitude étant donné la difficulté d'établir une relation entre l'exposition et l'apparition des symptômes. L'AP est un enjeu de santé publique majeur en raison de sa prévalence élevée et de son fardeau sociétal important.