Tumeurs mucineuses de l’ovaire - 09/05/24
Résumé |
Introduction |
Les tumeurs mucineuses de l’ovaire représentent un groupe distinct de tumeurs ovariennes caractérisés par la présence de mucine dans les cellules tumorales. Ces tumeurs sont parmi les diverses anomalies gynécologiques qui affectent les ovaires. Les tumeurs mucineuses de l’ovaire peuvent être classées en trois types principaux : les cystadénomes mucineux, les tumeurs mucineuses borderline, souvent associées à un bon pronostic, et les tumeurs mucineuses malignes, caractérisées par une agressivité accrue. L’objectif de ce travail est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, histologiques, radiologique et thérapeutiques de cette pathologie. Une meilleure compréhension de ces divers aspects de ces formes histologiques est essentielle pour améliorer la prise en charge de cette maladie et proposer des traitements personnalisés aux patientes présentant une masse ovarienne.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique, portant sur les informations recueillies à propos des 12 patientes présentant une tumeur mucineuse de l’ovaire, colligées entre 2021 et 2023, en révisant les archives numérisées du service d’anatomo-pathologie. Un des dossiers a été exclu du fait de données manquantes.
Résultats |
Onze patientes ont été incluses. L’âge moyen était de 43,7 années avec des extrêmes allant de 25 à 70 ans. La gestité moyenne était de 3,27 et la parité moyenne était de 1,72 avec des extrêmes allant de 0 à 4. 36,3 % des patientes, soit quatre, patientes étaient des nullipares. Plusieurs antécédents médicaux ont été rapportés, tels qu’une hypertension artérielle, un diabète de type 2, une hypothyroïdie, une polyarthrite rhumatoïde et une insuffisance coronaire. Parmi les antécédents chirurgicaux rapportés, nous avons noté une appendicectomie, une cholécystectomie, une tympanoplastie, une cure de hernie ombilicale par plaque et une myomectomie. Deux patientes étaient indemnes de tout antécédent. Deux patientes étaient tabagiques, les deux à 30 paquets-année dont une sevrée depuis un an. Aucune patiente n’était éthylique. L’âge moyen des ménarches était de 13 ans avec des extrêmes allant de 10 à 16 ans. Deux patientes étaient sous contraception, une sous pilule oestro-progestative et une était porteuse d’un dispositif intra-utérin. 63,6 % des patientes étaient en période d’activité génitale contre 36,3 % de patientes ménopausées. L’âge de la ménopause moyen était de 47,5 années. Le motif principal de consultation des patientes était les douleurs pelviennes, présentent chez toutes les cas colligés. Le tableau était aigu chez deux patientes. Deux patientes présentaient par ailleurs une augmentation du volume abdominal et une patiente présentait des troubles du transit. Une seule patiente présentait un état général altéré. Le reste des patientes étaient en bon état général. L’indice de masse corporelle moyen des patientes était de 33,9 Kg/m2. La plupart des patientes étaient obèses. Une patiente se présentait avec une fièvre. L’examen abdominal a révélé une sensibilité abdominale chez quatre patientes. Trois patientes avaient une masse abdominale palpable. Une masse latéro-utérine au toucher vaginal a été objectivée chez une patiente. L’examen clinique gynécologique était sans particularité chez le reste des patientes. A l’échographie, deux patientes avaient une masse ovarienne gauche, 7 avaient une masse droite et deux patientes avaient des masses bilatérales. La taille moyenne des masses sur leur plus grand axe était de 101,7mm avec des extrêmes allant de 12 à 200mm. 45,4 % des masses avaient des cloisons. Il y’avait présence de végétation endokystique dans deux cas. Un épanchement pelvien était présent dans 27,2 % des cas. 54,5 % des patientes ont bénéficié d’une IRM abdomino-pelvienne. Tous ces examens ont été classés ORADS IRM 3. Trois patientes ont bénéficié d’une tomodensitométrie, révélant chez une des patientes des lésions hépatiques et pulmonaires d’allure secondaire. Le taux des CA 125 était élevé chez trois patientes avec un maximum à 493,8. De même, celui des CA 19-9 l’était chez trois patiente avec un maximum à 273,7. Chez les patientes qui ont bénéficié d’un dosage des alpha-foeto-protéines et des ACE, aucun taux n’était significatif. Sur le plan chirurgical, deux patientes ont bénéficié d’une kystectomie, une annexectomie bilatérale a été pratiquée chez trois patientes. Dans 27,2 % des cas, une annexectomie unilatérale a été réalisé. La patiente présentant des lésions d’allure secondaire a subi un staging ovarien. Une patiente a bénéficié d’une annexectomie unilatérale, une appendicectomie et une ommentectomie. La voie d’abord était une laparotomie dans 72,7 % des cas. Sur le plan histologique, la tumeur d’une patiente s’est révélé être un adénocarcinome mucineux de type intestinal avec une tumeur mucineuse borderline sur l’ovaire controlatéral. Une patiente avait une tumeur mucineuse borderline unilatérale infectée. Un cas de tumeur ovarienne séro-mucineuse a été objectivé. Le reste des patientes avait un cystadénome mucineux dont une associée à une tumeur bénigne de Benner.
Conclusion |
Il est impératif de souligner l’importance d’une approche intégrée impliquant la collaboration étroite entre les différents intervenants pour assurer des diagnostics précis et des traitements personnalisés. La distinction entre les différentes formes histologiques revêt une importance cruciale pour déterminer le pronostic et orienter les décisions thérapeutiques. Malgré les progrès réalisés, des questions subsistent quant à l’origine exacte de ces tumeurs et à leur progression. Les futures recherches devront se concentrer sur l’identification de marqueurs moléculaires spécifiques, ainsi que sur le développement de thérapies ciblées pour améliorer la précision diagnostique et les résultats cliniques. L’étude des tumeurs mucineuses de l’ovaire demeure un domaine dynamique de la recherche médicale, où la collaboration interdisciplinaire et l’innovation continueront de jouer un rôle essentiel pour améliorer la prise en charge des patientes et éclairer de nouvelles perspectives sur ces entités pathologiques complexes.
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Vol 52 - N° 5
P. 351-352 - mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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