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Morts maternelles en France : prise en charge par les services d’urgence - 23/05/24

Maternal deaths in France: Management by emergency departments

Doi : 10.1016/j.anrea.2024.03.018 
Mathias Rossignol 1, , Éric Verspyck 2, Marie Jonard 3
1 AP–HP, hôpital Lariboisière, département d’anesthésie-réanimation et SMUR, 2, rue Ambroise-Paré, 75465 Paris, France 
2 CHU de Rouen, service de gynécologie et obstétrique, 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France 
3 CH de Lens, service de réanimation médicochirurgicale, 99, route de la Basse, 62307 Lens, France 

Mathias Rossignol, AP–HP, hôpital Lariboisière, département d’anesthésie-réanimation, unité de réanimation chirurgicale, 2, rue Ambroise-Paré, 75465 Paris, France.AP–HP, hôpital Lariboisière, département d’anesthésie-réanimation, unité de réanimation chirurgicale2, rue Ambroise-ParéParis75465France

Résumé

En France, 272 morts maternelles sont survenues durant la période 2016–2018 parmi lesquelles 131 ont été pris en charge initialement par des professionnels de santé non spécialisés dans la maternité. Cinquante-six dossiers ont été exclus car ne concernant pas les services d’urgence ou en raison de données insuffisantes pour permettre l’analyse. Soixante-quinze cas de décès maternels initialement pris en en charge par les services d’urgence (service d’accueil des urgences [SAU] ou service d’aide médicale d’urgence [SAMU]) ont été analysés. Cinquante-six cas ont été pris en charge par le SAMU, 22 par un SAU (les deux dans 3 cas). Les diagnostics retenus comme mécanisme ou cause principale du décès sont 20 causes cardiovasculaires, 18 embolies pulmonaires, 9 défaillances neurologiques et 8 chocs hémorragiques. L’évènement retenu comme cause principale du décès est survenu pendant la grossesse dans 48 cas (64 %) et en per- ou post-partum dans 27 cas (36 %). Les motifs de consultation au SAU étaient principalement des syndromes douloureux (n=9), des détresses respiratoires (n=6) ou des malaises (n=3). Les motifs d’appel du SAMU étaient un arrêt cardiorespiratoire (ACR) dans 32 cas (57 %) et une défaillance neurologique (coma ou état de mal) dans 6 cas (11 %). Parmi les 56 patientes prise en charge en extra hospitalier, 17 sont décédées sur place et 39 autres ont été transportées dans un déchocage (n=13), dans un service spécialisé (n=13), en obstétrique (n=8) et plus rarement au SAU (n =2). Concernant les 75 dossiers retenus (SAU, SAMU, SMUR), le décès a été considéré comme inévitable dans 37 cas (49 %) et potentiellement évitable dans 29 cas (38 %) (peut être=23, probablement=6). L’évitabilité n’a pu être établie dans 9 cas. Parmi les 29 décès potentiellement évitables (38 %), un des critères d’évitabilité concernait les services d’urgence dans 14 cas (SAU=9, SAMU/SMUR=5) soit 18 % des dossiers étudiés (n=75). L’orientation a été jugé appropriée dans 35 cas sur 39 (90 %). La prise en charge au SAU a été jugée optimale dans 11 cas (50 %) et non optimale dans 11 cas (50 %). La prise en charge par le SAMU (régulation+SMUR) a été considérée comme optimale dans 45 cas (80 %).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

In France, 272 maternal deaths occurred during the period 2016–2018, of which 131 were initially treated by healthcare professionals not specialized in obstetric. Fifty-six files were excluded because they did not concern emergency services or because there was insufficient data to allow analysis. Seventy-five cases of maternal deaths initially treated by emergency services [in-hospital emergency department (ED) or emergency medical ambulance (SAMU)] were analyzed. Fifty-six cases were treated by the SAMU and 22 by an ED (both in 3 cases). The causes of death were 20 cardiovascular events, 18 pulmonary embolisms, 9 neurological failures and 8 hemorrhagic shocks. The event occurred during pregnancy in 48 cases (64%) and during per- or postpartum period in 27 cases (36%). The motivations for consultation at the ED were mainly pain (n=9), respiratory distress (n=6) or faintness (n=3). The reasons for calling emergency dispatching service (SAMU) were cardiorespiratory arrest in 32 cases (57%) and neurological failure (coma or status epilepticus) in 6 cases (11%). Among the 56 patients treated outside the hospital, 17 died on scene and 39 were transported to a resuscitation room (n=13), a specialized department (n=13), an obstetrics department (n=8) and less often in the ED (n=2). This was considered appropriate in 35 out of 39 cases (90%). Concerning the 75 files analyzed (ED and SAMU), death was considered unavoidable in 37 cases (49%) and potentially avoidable in 29 cases (38%) (maybe=23, probably=6). Avoidability could not be established in 9 cases. Among the 29 potentially avoidable deaths (38%), one of the criteria of avoidability concerned emergency services in 14 cases (ED=9, SAMU/SMUR=5, 18% of the files studied). ED's cares were considered optimal in 11 cases (50%) and non-optimal in 11 cases (50%). SAMU's cares were considered optimal in 45 cases (80%).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Mortalité maternelle, Médecine d’urgence, Service d’accueil des urgences, Arrêt cardiaque, SAMU, SMUR

Keywords : Maternal mortality, Emergency medicine, Emergency department, Cardiac arrest, Cardiopulmonary arrest, Emergency medical assistance system, Mobile emergency and resuscitation, Services


Plan


 Ce texte fait l’objet d’une copublication entre la revue Anesthésie & Réanimation et la revue Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie, pour en assurer la plus large diffusion, notamment auprès des gynécologues-obstétriciens, d’une part, et des anesthésistes-réanimateurs, d’autre part – et plus largement auprès des lecteurs des deux revues.


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Vol 10 - N° 3

P. 321-329 - mai 2024 Retour au numéro
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  • Mortalité maternelle et organisation des soins en France 2016–2018
  • Estelle Morau, Véronique Lejeune-Saada, Coralie Chiesa-Dubruille, Catherine Deneux-Tharaux, CNEMM
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