Augmentation des proportions de résistance des entérobactéries urinaires aux antibiotiques de 1re intention entre 2018 et 2022 - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les recommandations pour la prise en charge des infections urinaires ont été révisées par la SPILF en 2017 pour tenir compte de l'évolution des résistances bactériennes(1). Cette étude présente l'évolution des résistances aux antibiotiques des souches d'entérobactéries isolées des urines par les laboratoires de ville (LBM) entre 2018 et 2022.
Matériels et méthodes |
Etude rétrospective du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2022. Transmission par les LBM participant à la surveillance des antibiogrammes (ATBG) des souches de Escherichia coli, Klebsiella spp. et Enterobacter cloacae complex (prélèvements à visée diagnostique, patients vivant à domicile). Un seul ATBG inclus pour 1 patient donné si plusieurs présentaient le même ATBG pour une même espèce. Calcul des proportions de résistance par espèce (BLSE et non-BLSE) pour fosfomycine (FOS), nitrofurantoïne (NT), mecillinam (MEC), trimethoprime-sulfamethoxazole (SXT), amoxicilline (AMX), amoxicilline-acide clavulanique (AMC), cefixime (CFM), céphalosporines de 3e génération (C3G) et ciprofloxacine (CIP). Evaluation de l'association entre résistance et année d'étude par régression logistique multiple ajustée pour âge, sexe, espèce (BLSE et non-BLSE) et région (significativité p<0,05)
Résultats |
Sur la période étudiée, 2 645 976 ATBG urinaires ont été réalisés pour les 3 espèces d'entérobactéries surveillées par les laboratoires (LBM) participants (1773 LBM en 2022). Il a été observé une augmentation des proportions de résistance pour tous les antibiotiques de première ligne hormis les C3G (3,74% en 2018 comme en 2022). L'augmentation des proportions de résistance aux antibiotiques était significative sur la période pour FOS (ORadj = 1,3), CIP (ORadj = 1,016) ou FUR (ORadj = 1,072) et la diminution significative pour MEC (ORadj = 0,984) ou SXT (ORadj = 0,987). La proportion de résistance de la fosfomycine progressait en moyenne de 30% par année, de 1,68% de souches résistantes en 2018 à 6,18% en 2022. Le sexe masculin était lié à une proportion de résistance plus élevée hormis pour FOS (ORadj = 0,706, p<0,001), de même que l'âge. Les isolats de K. pneumoniae et Enterobacter cloacae complex non-producteurs de BLSE présentaient des proportions de résistances significativement moins élevées que E. coli non-BLSE pour CIP (ORadj = 0,573 et 0,696 respectivement) et SXT (ORadj = 0,24 et 0,314 respectivement), mais plus élevées pour FOS et FUR (ORadj > 40). Au niveau régional, la région PACA présentait des proportions de résistance significativement supérieures à celles de la région de référence (Occitanie, ORadj > 1), en revanche la région PDL présentait des proportions plus faibles (ORadj < 1) hormis pour AMC (ORadj = 3,46 ; p<0,001) et FUR (ORadj = 0,993 ; p=0,72). Les autres régions métropolitaines présentaient des proportions plus faibles de résistance à la FOS (ORadj<1) et des situations variables selon l'ATB considéré par rapport à la région de référence.
Conclusion |
Les données de cette surveillance ont mis en évidence une augmentation de la résistance aux antibiotiques parmi les souches urinaires isolées par les LBM. La proportion de résistance à la fosfomycine pourrait augmenter au-delà de 10% dans les années à venir ce qui demande à être particulièrement surveillé. Les variations observées au niveau régional suggèrent des spécificités locales potentiellement à prendre en compte.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S25-S26 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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