Impact cognitif du cancer du sein et de ses traitements et modalités de prise en soins - 09/05/25
Cognitive impact of breast cancer and its treatments and care modalities

Résumé |
Le traitement du cancer du sein repose sur la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, les thérapies ciblées et/ou l’hormonothérapie. Les avancées dans la prise en charge thérapeutique du cancer et les taux de survie élevés amènent à se questionner sur l’impact du cancer et de ses traitements sur la qualité de vie à moyen et long terme. Compte tenu de sa fréquence (58 500 nouveaux cas par an), de sa survenue chez des femmes jeunes (22 % sont âgées de moins de 50 ans au diagnostic) et de son fort taux de survie (87 % de survie à 5 ans), le retentissement cognitif a été particulièrement étudié chez les patientes atteintes de cancer du sein. Les déficits observés portent préférentiellement sur la mémoire et la fluence verbale. Néanmoins, la perception subjective des troubles par le patient n’est le plus souvent pas corrélée aux performances psychométriques aux tests neuropsychologiques qui restent en général dans la norme. Ces troubles subjectifs ont cependant un net effet négatif sur la qualité de vie des patientes, avec possible perte de confiance en soi, dévalorisation et moindre performance. Une implication directe des thérapeutiques sur la cognition semble se préciser : les effets de la chimiothérapie conventionnelle et de l’hormonothérapie sont à ce jour les plus documentés. À côté de cela, l’impact propre du cancer (asthénie, douleur…) et des facteurs psychosociaux (annonce, accompagnement…) doit également être pris en compte. Le terme cancer related cognitive impairment (CRCI) est donc désormais préféré à celui de Chemobrain afin de tenir compte de ces différentes composantes. La prise en charge doit être proportionnelle au retentissement. Celle-ci peut se limiter à de simples recommandations écologiques visant à alléger la charge cognitive ou à l’inverse consister en une prise en charge pluridisciplinaire au sein d’un parcours de soin intégré. L’information délivrée aux patientes sur le CRCI permet tout d’abord de légitimer leur plainte. Les interventions centrées sur la cognition et l’activité physique aérobie présentent à ce jour le meilleur niveau de preuve, qui reste toutefois modeste. Une meilleure compréhension de l’impact cognitif du cancer et de ses traitements apparaît essentielle pour apprécier le retentissement sur le fonctionnement et la qualité de vie des survivantes du cancer du sein, toujours plus nombreuses et avec une espérance de vie en constante progression.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Breast cancer treatment is based on surgery, radiotherapy, chemotherapy, targeted therapies and/or hormonal therapy. Advances in cancer treatment and high survival rates raise questions about the impact of cancer and its treatment on quality of life in the medium and long term. Given its frequency (58,500 new cases per year), its occurrence in young women (22% are under 50 at diagnosis) and its high survival rate (87% survival at 5 years), cognitive impact has been particularly studied in breast cancer patients. The deficits mainly concern memory and verbal fluency. Nevertheless, often the subjective complaint does not correlate with psychometric scores on neuropsychological assessments, which are generally normal. However, these subjective disorders do have a clear negative effect on the patient's quality of life, and can lead to loss of self-confidence, low self-esteem and reduced performance. The direct effect of therapies on cognition seems to be clearer and the effects of conventional chemotherapy and hormonal therapy are currently the most well-documented. Beside, the impact of the cancer itself (asthenia, pain, etc.) and of psychosocial factors (diagnosis announcement, supportive care, etc.) must also be considered. Therefore, the term cancer related cognitive impairment (CRCI) is now preferred to chemobrain to take into account these different components. Treatment must be proportional to the impairment. It may be limited to simple lifestyle recommendations to lighten the cognitive load, or it may consist of multidisciplinary management within an integrated care pathway. Providing patients with information about CRCI helps to legitimize their complaint. Interventions focusing on cognition and aerobic physical activity offer the best level of evidence to date, although this remains modest. A better understanding of the cognitive impact of cancer and its treatment is essential to assess the impact on the cognitive functioning and quality of life of the growing number of breast cancer survivors.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer-related cognitive impairment (CRCI), Cancer du sein, Chimiothérapie
Keywords : Cancer-related cognitive impairment (CRCI), Breast cancer, Chemotherapy, Cognitive impairment
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