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Évaluation et prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence en médecine du sommeil : une proposition des centres maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares » - 10/06/25

Evaluation and management of sleep-related driving risk in sleep medicine: a proposal from centers for rare diseases “narcolepsy and rare hypersomnias”

Doi : 10.1016/j.msom.2024.12.001 
Julien Coelho a, b, , Yves Dauvilliers c, Pierre Desvergnes b, Anne-Sophie Berteloot b, Isabelle Arnulf d, Lucie Barateau c, Aurélie Basille e, Perrine Bocquillon f, Patrice Bourgin g, Rachel Debs h, Xavier Drouot i, Patricia Franco j, Isabelle Lambert k, Emeline Le Cadet-Woh l, Michel Lecendreux m, Laurène Leclair-Visonneau n, Antoine Léotard o, Damien Léger p, Martine Lemesle q, Smaranda Leu Semenescu d, Nadège Limousin Champfailly r, Nicole Meslier s, Christelle Monaca f, Marie-Pia d’Ortho t, Laure Peter-Derex u, Jacques Taillard a, Renaud Tamisier v, Pierre Philip a, b, Jean-Arthur Micoulaud-Franchi a, b
a Université Bordeaux, SANPSY, CNRS, UMR 6033, Hôpital Pellegrin, place Amélie Raba Léon, Bordeaux, France 
b Service universitaire de médecine du sommeil, CHU de Bordeaux, place Amélie Raba Léon, Bordeaux, France 
c Département de neurologie, centre des troubles du sommeil et de l’éveil, Hôpital Gui-de-Chauliac, Institut des Neurosciences de Montpellier INM, Inserm, Université de Montpellier, Montpellier, France 
d Service des pathologies du sommeil et centre de référence national des narcolepsies et hypersomnies rares, Assistance Publique–Hôpitaux de Paris-Sorbonne (AP–HP-Sorbonne), Hôpital la Pitié-Salpêtrière, Paris, France 
e Unité de pathologie du sommeil et de la vigilance, CHU d’Amiens-Picardie, 1, rue du professeur Christian Cabrol, Amiens, France 
f Service de neurophysiologie clinique–Sommeil, CHU de Lille, boulevard du Pr Leclercq, Lille, France 
g CIRCSom (International Research Center for ChronoSomnology) & Sleep Disorders Center, CHU de Strasbourg, 1, place de l’hôpital, Strasbourg, France 
h Département de neurologie, CHU de Toulouse-Purpan, place du Dr Joseph Baylac, Toulouse, France 
i Département de neurophysiologie clinique, CHU de Poitiers - Hôpital Jean Bernard, 2, rue de la Milétrie, Poitiers, France 
j Unité du sommeil pédiatrique, Inserm U1028, Université Lyon 1, Lyon, France 
k Unité de Sommeil, AP–HM - Hôpital de la Timone, Marseille, France 
l Explorations fonctionnelles neurologiques, CHRU de Brest - Hôpital Morvan, 2, avenue Foch, Brest, France 
m Centre de sommeil pédiatrique, AP–HP - CHU Robert-Debré, Paris, France 
n Département de neurophysiologie clinique, CHU de Nantes, Nantes, France 
o Département de physiologie, explorations fonctionnelles, unité des pathologies du sommeil, AP–HP - Hôpital Raymond Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, Garches, France 
p Centre du sommeil et de la vigilance, CRPPE Sommeil Vigilance et Travail, AP–HP, Hôtel-Dieu, Paris, France 
q Service de neurophysiologie clinique, CHU de Dijon, 1, boulevard Jeanne-d’Arc, Dijon, France 
r Service de neurologie - CHRU de Tours - Hôpital Bretonneau, 2, Boulevard Tonnellé, Tours, France 
s Département de pneumologie et de médecine du sommeil, CHU d’Angers, Angers, France 
t Service de physiologie explorations fonctionnelles et centre du sommeil, AP–HP, hôpital Bichat, Paris, France 
u Centre de médecine du sommeil, Hôpital de la Croix-Rousse, Hospices Civils de Lyon, Université Lyon 1, Lyon, France 
v Univ. Grenoble Alpes, CHU Grenoble Alpes, Laboratoire HP2, Inserm, 38000 Grenoble, France 

Auteur correspondant. Université Bordeaux, SANPSY, CNRS, UMR 6033, Hôpital Pellegrin, place Amélie Raba Léon, Bordeaux, France.Université Bordeaux, SANPSY, CNRS, UMR 6033, Hôpital Pellegrinplace Amélie Raba LéonBordeauxFrance

Résumé

Le médecin du sommeil est fréquemment amené au cours de sa consultation : (i) à évaluer le risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence, (ii) à informer le patient de son risque accidentel majoré et du cadre médico-légal relié, (iii) à faciliter le lien entre patient et médecin agréé par la préfecture pour le contrôle médical de l’aptitude à la conduite et le service de santé au travail lorsque le patient est amené à conduire dans le cadre professionnel. Pour aider le médecin du sommeil dans sa pratique, nous avons réalisé une analyse légale et réglementaire, un état des lieux des pratiques des centres de référence et de compétence maladies rares « narcolepsies et hypersomnies rares », et une concertation avec des médecins de santé au travail et de juristes spécialisés dans le droit de la santé. Sa caractérisation repose sur l’évaluation de l’hypersomnolence, du terrain et du niveau d’exposition. Aucun examen complémentaire n’est indispensable pour l’évaluation initiale, avant la prise en charge thérapeutique, mais un test de maintien de l’éveil (TME) peut être réalisé. S’il n’y a pas de sur-risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence, le médecin le notifie dans son courrier de consultation et n’informe pas nécessairement le patient de la réglementation. Dans le cas contraire, l’information du risque au patient doit être transcrite dans le courrier de la consultation, remise en main propre et/ou par voie postale au patient, mentionner le risque accidentel majoré en lien avec l’hypersomnolence et la nécessité de consulter sans délai le médecin agréé, et si nécessaire le service de santé au travail et de prévenir son employeur. Le permis reste théoriquement valide jusqu’à l’avis du médecin agréé transmis à la préfecture, mais le patient engage sa responsabilité individuelle. L’interruption de la conduite est conseillée (mais non imposée) en particulier en cas de risque évalué comme sévère. La déclaration d’inaptitude, l’interdiction de conduite et/ou la rédaction de tout certificat médical limitant la conduite revient au médecin agréé. L’arrêt de travail est réservé aux situations rapidement réversibles, d’urgence évidente, et/ou de mauvaise compréhension. Le médecin du sommeil transmet son évaluation du risque accidentel au médecin agréé et si nécessaire au service de santé au travail par le biais du patient en respect du secret médical. Le TME est légalement requis pour la réévaluation du risque accidentel suite à la mise en place des mesures thérapeutiques requises et doit être répété annuellement pour les permis de conduire des véhicules lourds et tous les 3 ans pour les permis de véhicule léger. Des recherches sont encore nécessaires pour optimiser les stratégies d’évaluation et de la prise en charge du risque accidentel en lien avec l’hypersomnolence qui bénéficieront au patient et à la sécurité routière tout en veillant à limiter les conséquences handicapantes et professionnelles liées à la restriction de la conduite automobile.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

The sleep physician is often required during consultations to: (i) assess the sleep-related driving risk, (ii) inform the patient of their increased driving risk and the related medico-legal framework, and (iii) facilitate communication between the patient and a physician authorized by the local administrative authority (prefecture) for medical fitness to drive evaluations, as well as occupational health services when driving is part of the patient's professional duties. To assist sleep physicians in their practice, we conducted a legal and regulatory analysis, a review of practices within reference and competence centers for rare diseases “narcolepsy and rare hypersomnias”, and consultations with occupational health physicians and a health law expert. Driving risk assessment relies on evaluating hypersomnolence, the patient's medical context, and the level of exposure. No additional tests are mandatory for the initial evaluation prior to therapeutic management, although a maintenance of wakefulness test (MWT) may be performed. If there is no increased sleep-related driving risk, this should be clearly stated in the consultation report and does not necessarily inform the patient of the driving regulation. Conversely, if an increased sleep-related driving risk is identified, this driving risk information must be included in the consultation report, provided to the patient either in person and/or by post, and must specify the sleep-related driving risk, the necessity of promptly consulting an authorized physician, and occupational health services and the employer if needed. The patient's driving license theoretically remains valid until the authorized physician's opinion is submitted to the prefecture, but the patient assumes individual responsibility. Discontinuation of driving is recommended (but not imposed) particularly in the event of a driving risk assessed as severe. Declarations of unfitness to drive, driving bans, or any medical certificates restricting driving are the responsibility of the authorized physician. Sick leave is reserved for situations that are rapidly reversible, urgently evident, and/or when there is a lack of understanding. The sleep physician communicates their sleep-related driving risk assessment to the authorized physician and occupational health services if needed via the patient, adhering to medical confidentiality. The MWT is legally required for reassessment of accident risk after the implementation of therapeutic measures and must be repeated annually for heavy vehicle licenses and every three years for light vehicle licenses. Further research is needed to optimize strategies for evaluating and managing sleep-related driving risk, benefiting patients and road safety while limiting the social and professional repercussions of driving restrictions.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hypersomnolence, Risque accidentel, Médecine du sommeil, Centres maladies rares, Test de maintien de l’éveil

Keywords : Hypersomnia, Driving risk, Sleep medicine, Centers for rare diseases, Maintenance of wakefulness test


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Vol 22 - N° 2

P. 135-150 - juin 2025 Retour au numéro
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  • Étude auprès des étudiants en médecine sur la formation spécialisée transversale en médecine du sommeil en France
  • Julie Garrivet, Alix Romier, Isabelle Arnulf, Émilie Bequignon, Georges Bettega, Plamen Bokov, Sylvie Bonin-Guillaume, Patrice Bourgin, Xavier Dufour, Yolande Esquirol, Patricia Franco, Rodrigue Garcia, Kiyoka Kinugawa, Claire Launois, Damien Leger, Benoît Lequeux, Jean-Claude Meurice, Jean-Arthur Micoulaud Franchi, Pierre Philip, Marie Pia d’Ortho, Thomas Schouman, Carmen Schröder, Wojciech Trzepizur, Pierre A. Geoffroy
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