Interruption volontaire de grossesse et violences faites aux femmes: quels signes d’alerte? - 03/10/25
Abortion and violence against women: what are the warning signs?
, Constance Devemy 2, Sylvie Cromer 3, Ghada Hatem 4, Damien Subtil 5, Sophie Catteau-Jonard 6Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Objectifs : Le dépistage des violences faites aux femmes (VFF) est particulièrement recommandé en consultation d’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse). Cependant, celui-ci n’est pas toujours réalisé. L’objectif de cette étude est d’identifier les facteurs associés à l’existence de violences récentes chez les patientes en demande d’IVG.
Méthodes : Une étude rétrospective a été conduite au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Lille entre décembre 2022 et mai 2023. Les caractéristiques socio-démographiques, médicales et en lien avec l’IVG ont été recueillies et comparées selon deux groupes : un groupe de patientes rapportant des VFF récentes et un groupe ne rapportant pas de VFF récentes.
Résultats : Sur 358 dossiers analysés, 54 patientes (15,1%) rapportaient des VFF récentes. Plusieurs facteurs significativement associés à l’existence de violences récentes ont été mis en évidence : la séparation conjugale récente ou en cours (49,1% versus 5,3%, p<0,001), une demande d’IVG pour une grossesse initialement désirée (14,8% versus 4,3%, p<0,01), une IVG tardive à un terme ≥ 12SA (Semaines d’Aménorrhée) (15% versus 6,5%, p<0,001) et ≥ 14SA (23% versus 6,8%, p<0,001), une IVG annulée ou reportée (18,6% versus 5,9%, p<0,01), un co-responsable de la grossesse non informé de l’état gravidique (47,6% versus 85,8%, p<0,001).
Conclusion : Cette étude a mis en évidence plusieurs facteurs associés aux VFF récentes. Ceux-ci pourraient constituer des signes d’alerte pour les professionnels de santé et permettre un dépistage plus efficace.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives: Screening for violences against women is recommended during consultation for abortion. However, it is not always performed. The aim of this study is to identify the factors associated with the existence of recent violence among patients requesting abortion.
Methods: A retrospective study was conducted at Lille University Hospital between December 2022 and May 2023. Socio-demographic, medical and abortion-related characteristics were collected and compared according to two groups: a group of patients reporting recent violence and a group reporting no recent violence.
Results: Of 358 files analyzed, 54 patients (15,1%) reported recent violence. Several factors were found to be significantly associated with recent violence: recent or ongoing separation (49,1% versus 5,3%, p<0,001), request for abortion for a pregnancy initially intended (14,8% versus 4,3%, p<0,01), late-one term abortion >12 weeks of amenorrhea (15% versus 6,5%, p<0,001) and >14 weeks of amenorrhea (23% versus 6,8%, p<0,001), a canceled or postponed abortion (18,6% versus 5,9%, p<0,01), a co-responsible for the pregnancy not informed of the pregnancy status (47,6% versus 85,8%, p<0,001).
Conclusion: This study highlighted numerous factors associated with recent gender-based violence. They could be identified as warning signals to help healthcare professionals carry out efficient violence screening.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : violences faites aux femmes, violences de genre, violences conjugales, interruption volontaire de grossesse
Keywords : violence against women, gender-based violence, domestic violence, intimate partner violence, induced abortion
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