Perfusion sous-cutanée : indications, modalités et tolérance - 18/12/25
Subcutaneous infusion: Indications, practical considerations, and tolerability
, Julia George a, Florian Correard c, Charlotte Bérard c, Patrick Villani a, d, Aurélie Daumas a, bRésumé |
La perfusion sous-cutanée (SC) ou hypodermoclyse est une voie d’administration consistant à injecter des fluides ou médicaments dans l’hypoderme. Historiquement utilisée puis délaissée en raison de complications liées à de mauvaises pratiques, elle connaît un regain d’intérêt depuis les années 1990, notamment en gériatrie et en soins palliatifs. Comparée à la voie intraveineuse (IV), elle est moins invasive, mieux tolérée, plus simple à mettre en œuvre en ambulatoire, et présente un risque réduit de complications graves. La pharmacocinétique de la voie SC montre une absorption légèrement plus lente qu’en IV, avec une biodisponibilité souvent supérieure à 80 % pour les molécules hydrosolubles. Les principales utilisations concernent la prise en charge préventive ou curative des troubles de l’hydratation (déshydratations modérées, hors situations d’urgence) ; les soins palliatifs (antalgiques, anxiolytiques, antipyrétiques, antisécrétoires) ; certains antibiotiques (particulièrement la ceftriaxone, mais aussi l’ertapénème et la teicoplanine avec un bon niveau de preuve). Le recours à la voie SC est possible dans les services de médecine interne pour l’utilisation du furosémide, du lévétiracétam et de la vitamine B12, en l’absence d’alternative. Certains vaccins peuvent être administrés par voie SC chez les patients présentant des contre-indications à la voie intramusculaire. Les effets indésirables locaux sont possibles mais bénins (douleur, œdème) et transitoires, et les infections sont rares. L’hypodermoclyse, bien que parfois hors AMM, constitue une alternative sûre et pratique, adaptée aux patients âgés ou fragiles, et répond aux enjeux actuels de médecine ambulatoire et de désengorgement hospitalier. Sa diffusion nécessite formation, protocoles standardisés et données comparatives robustes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Subcutaneous (SC) infusion, or hypodermoclysis, is a route of administration involving the injection of fluids or medications into the hypodermis. Historically used and subsequently abandoned due to complications arising from poor technique, it has regained interest since the 1990s, particularly in geriatrics and palliative care. Compared with the intravenous (IV) route, it is less invasive, better tolerated, easier to implement in outpatient settings, and carries a lower risk of serious complications. The pharmacokinetics of the SC route show slightly slower absorption than IV administration, with bioavailability often exceeding 80% for hydrosoluble compounds. Main indications include the preventive or therapeutic management of moderate dehydration, palliative care (analgesics, anxiolytics, antipyretics, antisecretory agents), and some antibiotics (such as ceftriaxone, as well as ertapenem and teicoplanin, with a good level of supporting evidence). In internal medicine departments, the SC route can also be used for furosemide, levetiracetam, and vitamin B12 when no alternative is available. Some vaccines may be administered subcutaneously in patients with contraindications to the intramuscular route. Local adverse events may occur but are generally mild (pain, edema), transient, and infections are rare. Although often used off-label, hypodermoclysis is a safe and practical alternative, particularly suited to elderly or frail patients, and meets current healthcare challenges related to outpatient medicine and hospital overcrowding. Its wider adoption relies on healthcare professional training, standardized protocols, and robust comparative data.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Sous-cutané, Hydratation, Antibiotiques, Soins palliatifs, Gériatrie
Keywords : Subcutaneous, Hydration, Antibiotics, Palliative cares, Geriatrics
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