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L’identification projective dans la toxicomanie - 16/07/08

Christian Miel
Directeur du Centre spécialisé de soins aux toxicomanes, la Porte Ouverte, 114, rue de Calais, 62500 Saint-Omer, France 

*Auteur correspondant. Tél. : +33-3-21-93-42-12

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Résumé

Nous verrons au cours de cet article en quoi la prise de produit psychoactif perturbe le fonctionnement de l’identification projective et l’activité des processus symboliques. La clinique du toxicomane révèle l’existence précoce de difficultés d’expression de l’identification projective sur fond de relation à l’objet maternel vécu sur un mode persécutoire ou idéalisant. Sous la pression des traumatismes réels ou du fait de la difficulté d’accéder au processus de séparation-individuation, le mécanisme de défense du refoulement n’a pu réellement se constituer ou s’est avéré insuffisant. En même temps, le travail d’élaboration psychique autour de la projection et de l’introjection s’est trouvé mis entre parenthèses par la consommation du produit. Celle-ci, en activant une libido narcissique pour contenir les représentants – représentations des pulsions destructrices, substitue un acte d’incorporation, à l’introjection, consomme la rupture de la relation objectale et compromet tout processus de symbolisation. L’acte d’incorporation déplace sur la scène corporelle une expérience traumatique qui n’a pas été suffisamment symbolisée sur le mode d’un fantasme d’incorporation. Il tend à trouver un prolongement dans un processus de démétaphorisation. Contrairement au psychotique, la mise en suspens de l’identification projective évite la perte du sentiment d’identité. Elle préserve l’appareil perceptuel qui fait l’objet d’un travail de distorsion permettant d’accuser les effets destabilisateurs d’une réalité externe et interne.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

In this article we shall see how using drugs disturbs the activity of projective identification and symbolical processes. The addict clinic makes known the early difficulties of expression of projective identification in correction with mother object apprehended like persecuting or idealizing. Because of real trauma or difficulties to realize the process of separation-individuation, the repression has not succeeded to put up or has become insufficient. In the same way, the psychic work of projection and introjection has been put in parentheses by the drug. This one, by activating a narcissistic libido to hold the representations of destructive instincts, substitutes an incorporation act to introjection, signs the breaking off the object relation and compromises the process of symbolization. The incorporation act expresses a traumatic experience, which has not been symbolized in an incorporation fantasy. It’s going on by a process of demetaphorisation. Contrary to psychotic personality, the stop of the projective identification avoids the loss of the identity feeling. The percept system is distorted to accuse the destabilising effects of an external and internal reality.

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Mots-clé : Toxicomanie, Identification projective, Introjection, Psychanalyse, Incorporation, Pensée

Keywords : Drug addiction, Projective identification, Introjection, Psychoanalysis, Incorporation, Thought


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Vol 67 - N° 2

P. 326-336 - avril-juin 2002 Retour au numéro
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