Based on an intervention of the Clinic of Activity conducted in a geriatric ward, we attempt here to characterize the links which exist between the job activities and the profession from a developmental point of view. Effectively, this intervention shows that without the support of a common heritage of ways of doing things, health care professionals must necessarily “take it upon themselves” and wear themselves out in an incessant, uncertain and deleterious attempt to answer the prescription with the risk of “making a state about it”. More precisely, we questioned the function of group work, and the workgroup, as an instrument of developing each oneʼs activity as well as the profession, based on an extract of crossed self-confrontation between a nurse and a nurseʼs aid. We will show how a transgressive activity, reported in an activity analysis with health care professionals, is blocked by the impossibility of being transformed into a resource for job development. Faced with a derealized prescription (i.e., the sense of reality is removed), this transgressive activity is potentially subject to repetition. The absence of a workgroup is deleterious for development: each one strains individually to find, by themselves, a way to get around the problems. In conclusion, we return to the question of ill-treatment. Effectively, according to the authors, the results make it possible to offer new insights concerning this phenomenon.

Dans cet article, nous tentons de caractériser, d’un point de vue développemental, les liens qui existent entre les activités de travail et le métier, à partir d’une intervention en clinique de l’activité faite dans un service de gériatrie. Cette intervention montre, en effet, que sans un patrimoine commun de manières de faire sur lesquelles s’appuyer, les soignants doivent nécessairement « prendre sur eux » et s’usent dans une incessante, incertaine et délétère tentative de répondre à la prescription, au risque d’en « faire une maladie ». Plus précisément, nous interrogeons la fonction du travail collectif et du collectif de travail comme instrument de développement de l’activité de chacun, mais aussi du métier, à partir d’un extrait d’autoconfrontation croisée entre une infirmière et une aide-soignante. Nous montrerons comment une activité transgressive, rapportée dans une analyse de l’activité avec les soignants, bute sur l’impossibilité d’être transformée pour devenir une ressource pour le développement du métier. Face à la prescription déréalisée, cette activité transgressive est potentiellement soumise à la répétition. L’absence de collectif est délétère pour le développement : chacun s’use individuellement à trouver seul les moyens de sortir des difficultés. En guise de conclusion, nous reviendrons sur la question de la maltraitance. En effet, les résultats de notre travail permettent, selon nous, de renouveler l’intelligibilité de ce phénomène.