O1 - Glycémie maternelle pendant la grossesse : étude des relations avec la croissance postnatale précoce de l’enfant dans l’étude Eden - 12/03/09
N Regnault [1],
B Heude [1],
J Botton [1],
A Forhan [1],
MA Charles [1],
Groupe d’étude Eden [2]
Voir les affiliationsObjectif : La vitesse de croissance à 3 mois est associée à un risque plus élevé de surpoids ultérieur. Notre objectif était d’étudier le rôle de certains déterminants maternels prénatals potentiels de la croissance postnatale précoce, incluant la glycémie maternelle pendant la grossesse.
Patients et méthodes : Deux mille deux femmes, non diabétiques avant la grossesse, ont été recrutées en début de grossesse. La modélisation des courbes de croissance individuelles de 1 378 enfants dans les 4 premiers mois a permis d’estimer la vitesse de croissance instantanée (en g/mois) pour chaque enfant à 1 et 3 mois. La glycémie maternelle, mesurée à 24-28 semaines d’aménorrhée, 1 heure après HGPO 50 g glucose, a été regroupée en 4 classes, de < 85 à > 145 mg/dL. Les autres facteurs maternels prénatals étudiés étaient la corpulence maternelle avant grossesse (maigre, normale, surpoids, obésité) et la prise de poids maternelle exclusive pendant la grossesse. Les analyses ont été ajustées sur le centre, le sexe de l’enfant, l’âge gestationnel ainsi que sur le tabagisme de la mère, la parité et l’IMC paternel et le mode d’alimentation de l’enfant.
Résultats : Le poids de naissance ajusté était associé positivement à la glycémie (p tendance < 0,0001) à l’IMC maternel (p = 0,001) et à la prise de poids pendant la grossesse (p = 0,04). À 1 mois, la glycémie maternelle était toujours positivement associée au poids (+82 g entre les classes extrêmes, p = 0,03) mais négativement à la vitesse de croissance (-34 g/mois, p = 0,03). À 3 mois, il n’y avait plus de différence significative de poids (p = 0,6), la vitesse de croissance restait inférieure (-19,5 g/mois, p = 0,08). La relation positive entre IMC maternel ou prise de poids de la mère et poids de l’enfant persistait après la naissance jusqu’à 3 mois. L’IMC maternel ne semblait pas lié aux vitesses de croissance alors qu’à 1 mois la prise de poids maternelle était associée positivement à la vitesse de croissance (p = 0,07), effet qui disparaissait à 3 mois.
Conclusion : L’effet de l’environnement maternel glycémique intra-utérin sur la croissance pondérale du bébé s’amende progressivement dans les 3 premiers mois de vie. L’effet sur la composition corporelle de l’enfant et l’évolution ultérieure de son poids reste à étudier.
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Vol 35 - N° S1
P. 1 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.