P5 - Conséquences de la sous-nutrition et de la surexposition fœtale aux gluco-corticoïdes sur les cellules bêta-pancréatiques de souris - 12/03/09
Introduction : Nos travaux précédents chez le rat ont montré que les hormones glucocorticoïdes (GC) étaient des régulateurs négatifs du développement des cellules béta-pancréatiques. Nous avons voulu déterminer si cette régulation négative était présente chez la souris et quels étaient les effets à long terme de la surexposition aux GC durant la vie fœtale.
Matériels et méthodes : Notre étude a porté sur des souris CD1 gestantes dont l’apport alimentaire a été restreint de 50 % durant la dernière semaine de gestation (dès E11.5). Les descendants de ces souris ont été étudiés à l’âge adulte en analysant leur pancréas par morphométrie quantitative et l’expression de gènes importants pour le développement des cellules béta après isolement des îlots de Langherans.
Résultats : Nous avons observé que, pendant la dernière semaine de gestation, la sous-nutrition maternelle s’accompagne d’une augmentation du taux de GC maternels associée à une diminution du poids des fœtus qui perdure chez l’animal adulte. Les souris adultes issues des femelles mal-nourries sont hyperglycémiques à jeun et en période postprandiale avec une hypo-insulinémie à jeun et un défaut d’insulinosécrétion en réponse au glucose sans toutefois qu’il y ait d’insulinorésistance périphérique. De même, ces souris présentent un pourcentage de masse grasse réduit. Ces dysfonctionnements métaboliques sont associés à une diminution de la fraction et de la masse de cellules beta et à une diminution de l’expression de la plupart des facteurs de transcription importants pour le développement et la fonction des cellules beta, tels que Pdx-1, MafA et Nkx2.2.
Conclusion : En conclusion, notre travail a permis de montrer que, comme chez le rat, la sous-nutrition maternelle chez la souris s’accompagnait d’une hypercorticostéronémie maternelle durant la gestation entraînant dans la descendance une altération majeure de la masse des cellules béta et de leur fonction ainsi que de l’expression des gènes qui la contrôlent. Ces anomalies sont probablement à l’origine de l’hyperglycémie observée.
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Vol 35 - N° S1
P. 30 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.