P.172 - La résection colique segmentaire est-elle valide dans la maladie de Crohn ? Enquête sur 533 malades de l’Association Française de chirurgie 2007 - 02/04/09
K Pautrat [1],
E Tiret [1],
F Michot [2],
O Glehen [3],
S Berdah [4],
P Valleur [1]
Voir les affiliationsBut : Etudier le profil des malades porteurs d’une maladie de Crohn, les caractéristiques de la maladie, le type d’intervention et les suites post-opératoires.
Matériels et Méthodes : Il s’agissait d’une enquête rétrospective, multicentrique, menée sur une période de 5 ans. Ont été analysées, les données générales sur les malades, sur la pathologie, sur le traitement médical cumulé et au cours des 3 mois précédant la chirurgie, les examens pré-opératoires, sur les constations per-opératoires et les modalités opératoires, sur les suites opératoires et enfin sur l’analyse histologique de la pièce opératoire.
Résultats : Au total, 533 malades étaient inclus. Le sexe ratio était de 1,4. L’âge moyen au moment de l’intervention était de 39,1 ans (extrêmes : 16-99 ans). Le délai moyen entre les premiers signes et la date du diagnostic était de 1,2 ans (médiane : 0 ans). Le délai moyen entre le diagnostic et la date d’intervention était de 9,2 ans (médiane : 6,9 ans). Des manifestations extra-digestives ont été retrouvées chez 115 malades (23,5 %). Une coloscopie pré-opératoire a été réalisée chez 381 malades (71,5 %). Lors de la coloscopie, l’atteinte était iléale dans 45,7 % des cas, colique droite dans 28,9 % des cas, colique gauche dans 32,5 %, rectale dans 16,5 % des cas, et colorectale dans 7,9 %. Dans 40,3 % des cas, il s’agissait d’une récidive. Les indications à une résection chirurgicale étaient, une sténose dans 54 % des cas, un abcès et / ou une fistule dans 56 % des cas, et une colite aiguë grave dans 23 % des cas. Le diagnostic de dysplasie et ou de cancer a été posé dans 2 % des cas. Le type d’exérèse réalisée était une colectomie segmentaire chez 337 malades (63 %), une colectomie totale chez 153 malades (28 %). Le taux de proctectomie était 5 %. Un rétablissement de continuité a été réalisé chez 70 % des malades. Le taux de cœlioscopie était de 30 %. Les suites opératoires ont été simples chez 72 % des malades. Le taux de mortalité était de 0,8 % et le taux de morbidité était de 28 % avec 55 % de complications mineures et 45 % de complications majeures (n = 71). Parmi les complications majeures, le taux de fistule était de 27 %. Une réintervention a été rapportée chez 16 malades avec un démontage de l’anastomose.
Conclusion : Cette étude souligne la validité de la colectomie segmentaire. Il s’agit d’une chirurgie avec un taux de morbidité élevée (28 %), mais avec un faible taux de mortalité.
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Vol 33 - N° HS1
P. 104 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.