L’objectif était d’étudier en France le coût du suivi, du traitement et les résultats cliniques à long terme pour des patients présentant un glaucome primitif à angle ouvert ou une hypertension oculaire et traités avec des prostaglandines/prostamides en pratique clinique.

34 centres géographiquement répartis sur toute la France, hôpitaux spécialisés et cabinets privés, ont inclus consécutivement des patients recevant pour la première fois une prostaglandine/prostamide, en monothérapie ou en association. L’étude était basée sur la pratique courante. Les médecins traitants ontenregistré chaque consultation, y compris les examens réalisés, les envois à des confrères, les hospitalisations et les prescriptions. Une analyse descriptive de la consommation de ressources et de l’évolution de la pression intra-oculaire (PIO) ainsi que des champs visuels a été effectuée.

L’étude a recensé 602 patients, dont 78 % ont achevé leur suivi sur 4 ans. L’âge moyen était de 65 ans, et le délai moyen depuis le diagnostic de 4 années. La PIO moyenne a été réduite d’une valeur de base de 21.2mmHg à 16.5mmHg pendant la première année et est restée stable tout au long de l’étude. La perte moyenne de la sensibilité rétinienne sur les champs visuels à l’inclusion qui était de − 4.2 db est restée stable pendant le suivi (− 0.4 db sur 4 ans). Le total des dépenses de santé sur 4 ans était de 1 947 € en moyenne par patient, parmi lesquelles les médicaments représentaient 50 %. Plus de la moitié des patients (52 %) n’ont eu aucun changement dans leur traitement, et à la fin de l’étude environ 80 % des patients étaient toujours sous la prescription initiale. Les changements de thérapie étaient dus la plupart du temps à un contrôle insuffisant de la PIO, et leur nombre était significativement lié aux coûts.

La progression du champ visuel est très faible sur 4 ans pour de nombreux patients atteints d’un glaucome pris en charge par des prostaglandines/prostamides.

Comparées aux données de l’année 1995, les dépenses n’ont pas augmenté en dépit des prix de vente plus élevés des prostaglandines/prostamides, ceci grâce à une diminution du nombre de consultations médicales et du recours aux interventions chirurgicales.