P.210 Pharmacocinétique du cisplatine : comparaison expérimentale de la voie intra-artérielle hépatique et de la voie veineuse systémique chez le porc - 28/12/09
Résumé |
Rationnel |
La chimioembolisation artérielle hépatique a fait la preuve de son efficacité en survie globale chez des patients porteurs de CHC sélectionnés sur leur bonne fonction hépatique. Pourtant, ses modalités sont empiriques et le bénéfice de l’agent de chimiothérapie par rapport à la seule embolisation n’a pas été formellement démontré. L’expérimentation animale pourrait rationaliser cette procédure. Aussi avons-nous choisi de comparer chez le porc la pharmacocinétique plasmatique et tissulaire hépatique du cisplatine, administré soit par voie intra-artérielle hépatique, dans un premier temps sans embolisation associée, soit par voie veineuse systémique.
Matériels et Méthodes |
Les porcs, non pathologiques, ont été appareillés sous anesthésie générale par des cathéters d’injection et de prélèvement mis en place par un radiologue par voie percutanée. L’injection de cisplatine à 1mg/kg a été réalisée en bolus dans l’artère hépatique propre pour les animaux tests et en veine cave inférieure pour les animaux témoins. 10 prélèvements plasmatiques ainsi que 4 biopsies hépatiques percutanées ont été effectués pour chaque animal sur les 24heures du protocole, destinés à mesurer, par spectrométrie d’absorption atomique, les concentrations plasmatiques et tissulaires hépatiques en cisplatine. La toxicité biologique et histologique hépatique a été étudiée et comparée en parallèle.
Résultats |
12 porcs ont été inclus (6 groupe artériel hépatique et 6 groupe veineux systémique). La comparaison des concentrations plasmatiques par analyse de la variance à 2 facteurs (temps, concentration) ne montre pas de différence en fonction du mode d’injection (p=0,52). En revanche, les concentrations tissulaires hépatiques sont significativement plus élevées dans le groupe artériel hépatique que dans le groupe veineux systémique (p=0,0013), résultat qui était attendu et qui présente un intérêt thérapeutique évident. L’étude de toxicité ne montre pas de différence entre les groupes, tant sur le plan biologique (hépatique, rénal, hématologique) que histologique hépatique. L’absence de différence en termes de concentrations plasmatiques ou de toxicité en fonction du mode d’injection est liée aux caractéristiques propres du cisplatine, puisque ce produit a une excrétion biliaire infime et qu’il est donc massivement relargué dans la circulation systémique lorsqu’il est administré par voie artérielle hépatique.
Conclusion |
Cette étude expérimentale apporte une nouvelle preuve de la supériorité pharmacocinétique de la voie intra-artérielle hépatique, qui permet d’obtenir des concentrations plus élevées dans le parenchyme hépatique à dose équivalente, et donc d’espérer un effet thérapeutique supérieur. Notre travail présente l’avantage de n’utiliser que des techniques percutanées, comme chez l’homme, respectant au mieux la physiologie des animaux et garantissant la reproductibilité des résultats. Nous allons à présent réaliser sur le même modèle une véritable étude de chimioembolisation, en étudiant l’influence de l’agent d’embolisation sur la pharmacocinétique de la chimiothérapie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A153 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.