P.66 Vaut-il mieux avoir une hémorragie digestive haute (HDH) le jour et en semaine ou la nuit ou le week-end ? Résultats d’une enquête prospective de l’ANGH - 28/12/09
Résumé |
But |
La réalisation d’une endoscopie digestive haute en urgence la nuit ou le week-end est souvent difficile au cours des HDH en raison de l’absence le plus souvent d’une aide spécialisée pour la réalisation des gestes techniques. Le but de notre travail était d’étudier les conditions de réalisations et les facteurs pronostiques des HDH survenant la nuit ou le week-end comparativement au jour et en semaine.
Patients et Méthodes |
De février 2005 à mars 2006, 3 287 patients ont été hospitalisés dans 53 hôpitaux généraux pour une HDH ; les données épidémiologiques et pronostiques ont été prospectivement saisies dans une base de données. Chaque praticien notait l’heure de réalisation de l’endoscopie et si celle-ci était réalisée la nuit ou le week-end.
Résultats |
Nous avons retenu les 3 083 patients qui ont eu une endoscopie dont 684 (22,2 %) la nuit ou le week-end (groupe 1) et 2 399 (77,8 %) le jour et en semaine (groupe 2). Il n’existait pas de différence statistique entre les patients des groupes 1 et 2 en ce qui concerne l’âge moyen et le sex ratio. Les patients du groupe 1 étaient plus souvent hospitalisés en réanimation 21 % vs. 11,6 % (p<0,0001) mais n’avaient cependant pas un score moyen de gravité de Rockall plus élevé 5,2±2,3 vs. 5±2,7 (p=0,1) ni plus de comorbidités significatives 1,64±1,34 vs. 1,59±1,84 (p=0,5). Le délai de réalisation de l’endoscopie était significativement plus court pour le groupe 1 0,35 jour vs. 1,03 jour (p<10-6). Une aide spécialisée était disponible dans 40 % des cas le groupe 1 vs. 85 % des cas dans le groupe 2 (p<10-6). Il existait une hémorragie active dans 455 (66,5 %) cas dans le groupe 1 vs. 1 288 (53,6 %) cas dans le groupe 2 (p=0,003) aboutissant à un traitement endoscopique dans 208 (45,7 %) vs. 634 (49,2 %) cas (p=0,2). Le nombre de décès n’était pas différent entre les groupes 1 et 2 : 59 (8,6 %) vs. 164 (6,8 %) (p=0,13) alors que le taux de récidive hémorragique était plus important 12,6 % vs. 9,1 % (p=0,01) dans le groupe 1.
Conclusion |
Si le délai de réalisation d’une endoscopie est plus court la nuit ou le week-end cela ne s’explique pas par la gravité plus importante des patients mais probablement par leur hospitalisation plus fréquente en réanimation. Le taux de récidive hémorragique est plus important parmi les patients ayant eu une endoscopie la nuit ou le week-end ; les facteurs explicatifs pourraient être l’absence fréquente d’une aide spécialisée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A52 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.